Louis-José Houde : Départ fracassant
Scène

Louis-José Houde : Départ fracassant

Hyperactif et compulsif, Louis-José Houde est aussi délicieux et cinglant. Si sa carrière est à l’image de ce premier one man show, c’est prometteur.

Récemment consacré Révélation du Festival Juste pour rire, parrainé par Normand Brathwaite qui l’a amené à la radio et à la télévision, fort de deux spectacles qui affichaient complet la semaine dernière (et pour lesquels on ajoute déjà des supplémentaires), Louis-José Houde, le p’tit nouveau dans le monde grouillant de l’humour, connaît ce qu’on appelle un départ fracassant. Même la rumeur, enthousiaste, était de son bord.

Louis-José Houde, c’est bien sûr celui qui parle plus vite que son ombre; mais dépassant cette simple caractéristique – qui autrement pourrait lasser -, c’est surtout un tout jeune homme (25 ans à peine) qui pose sur les insignifiances et les banalités de la vie un regard aussi absurde que passionné. Ce qui l’intéresse? Les pots de cornichons; les élastiques; les cintres; les prénoms; les lettres de l’alphabet; la monnaie qu’on rend au dépanneur; les orteils; les doigts de la main aussi, dans un désopilant numéro qui, dès sa sortie de l’École, l’a distingué des autres…

Avec Louis-José et son espèce d’oeil-microscope, on flotte quelque part entre l’imaginaire débridé des Denis Drolet et les questions aussi cruciales que pince-sans-rire d’un Légaré, dans un univers pourtant absolument accessible.

Premier one man show oblige, le jeune humoriste traite de son enfance, de sa famille, de son adolescence parsemée de premières fois, de sa nouvelle vie de "presque connu"; mais malgré les apparences, et parce que Houde fait mouche, il ne s’agit pas ici, ouf! d’un humour réservé aux 17-25 ans. Hyperactif, compulsif, presque enragé, Houde est aussi délicieux et cinglant, et on peut sans trop de risque affirmer que son ascension fulgurante ne cache pas un feu de paille.

Signalons que le nouveau venu écrit tout, tout seul, qu’il habite la scène avec une frénésie rafraîchissante, qu’il est bien trop occupé à nous montrer ce qu’il observe pour donner dans la vulgarité, et enfin (et surtout) qu’on passe avec lui une soirée franchement amusante, dont on sort, en prime, les zygomatiques endoloris. Pour vrai. Quand avez-vous eu mal aux joues dernièrement?

Supplémentaires les 12, 13 et 14 décembre
Au Gesù