Andrew Harwood / Grupo Corpo : Ils dansent avec les loups
Scène

Andrew Harwood / Grupo Corpo : Ils dansent avec les loups

Avec Ani*mâles, le chorégraphe ANDREW DE L. HARWOOD nous transporte dans un espace poétique rempli d’une énergie sauvage et masculine. Tandis que le GRUPO CORPO, célèbre et colorée compagnie du Brésil, poursuit sa tournée nord-américaine avec une escale à Montréal.

La jeunesse éternelle. Qui n’a pas déjà rêvé d’en posséder le secret? C’est pourquoi certains artistes nous fascinent tant, comme Andrew de L. Harwood qui, une fois sur scène, ne semble plus avoir d’âge. Il voyage dans un présent qui est à la fois passé et futur. Comme dans un rêve où la négation n’existe plus, car tout est permis dans l’univers de Harwood dont le principal moteur est la création spontanée. À l’ère du langage informatique où tout est froidement calculé, divisible et classé, ce maître de la danse improvisée nous étonne par sa façon de bouger qui déjoue toute probabilité.

Dans Ani*mâles, son prochain spectacle d’improvisation à l’affiche du Monument-National jusqu’au 16 novembre, il nous transporte dans un espace poétique rempli d’une énergie sauvage et masculine. Le titre l’annonce bien. La distribution aussi: que des hommes! Phénomène rarissime dans le milieu de la danse contemporaine montréalaise. Andrew de L. Harwood insiste sur le fait que cette pièce est le fruit d’une collaboration étroite entre tous les intervenants impliqués. C’est pourquoi il sera accompagné de collaborateurs chevronnés: les danseurs Chris Aiken, Peter Bingham et Marc Boivin; les musiciens Pierre Langevin et Pierre Tanguay, en alternance avec Jean René, DJ Pocket et Martin Tétreault; le scénographe Jonathan Inksetter; et l’éclairagiste Robert Meister.

La clé de voûte du processus de création de Harwood est le contact humain. "J’aime accueillir le public lorsqu’il entre dans la salle, ou bien échanger un regard franc avec un spectateur lorsque je danse", affirme-t-il. Car son art est avant tout une célébration de la vie à laquelle chacun participe. "Une semaine avant le spectacle, nous nous imprégnons de l’atmosphère de la salle. Les couleurs, les odeurs… et même l’aura de ceux qui sont passés avant nous! Tout est source d’inspiration."

"J’avais environ 23 ans quand j’ai commencé à danser, confie le chorégraphe. Avant ça, j’ai pratiqué la gymnastique et plusieurs sports d’équipe. Dans les sports, il y a beaucoup d’improvisation. J’aime bien cette part d’imprévu qui fait que tout ce qui arrive est inévitablement vrai… les accidents autant que les bons coups. C’est encore comme ça maintenant lorsque je fais un spectacle. Il s’agit d’un travail d’équipe où tout est possible. Chacun doit laisser son ego de côté et travailler pour la meute…"

Ani*mâles est donc à l’image de la passion du chorégraphe, qui n’en est plus à ses premières armes. En effet, c’est au milieu des années 70 qu’il a commencé à s’imposer comme improvisateur. Au tournant des années 70-80, il a étudié avec Steve Paxton, un des fondateurs de l’improvisation en danse contact. Par la suite, il sera aussi danseur pour la Compagnie Jo Lechay, ainsi que pour Marie Chouinard et Jean-Pierre Perreault.

Avec bientôt 30 ans de métier, ce poète corporel possède toute la richesse du vécu lui permettant de nous livrer son coeur infiniment grand à travers des gestes infiniment petits. Et quoi de mieux que l’improvisation pour révéler toute la fragilité de ces moments de vérité?

Jusqu’au 16 novembre
Au Monument-National

Grupo Corpo
Le Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts présentera, du 14 au 16 novembre, 21 et O Corpo, de la compagnie de danse Grupo Corpo, fondée en 1975 au Brésil par les frères Paulo et Rodrigo Pederneiras. Une affaire de famille qui a commencé au moment où ce pays d’Amérique du Sud était plongé en pleine crise identitaire… un peu comme l’était le Québec durant la Révolution tranquille. Le style hybride des chorégraphies de Rodrigo est d’ailleurs à l’image de cette recherche d’une identité singulière. Il sait allier la solidité d’une technique classique à la rondeur chaude et caressante du mouvement africain. Un mélange qui caractérise bien une des principales visées de la "nouvelle danse" actuelle. C’est donc sous la direction de Paulo que les 19 danseurs de la formation nous transporteront au coeur d’un Brésil du troisième millénaire.

Pour aller dans le même sens, Héloïse Rémy, quant à elle, nous affirme une fois de plus que Le monde est petit. Cette fois-ci, c’est à travers le réseau des maisons de la culture qu’elle le fait pour ceux et celles qui n’ont pas pu la saisir au vol, en 2001, lorsqu’elle est passée à la Cinquième salle de la Place des Arts.

La chorégraphe néo-montréalaise sait rejoindre et tenir en haleine les publics de tout genre par sa poésie à la fois divertissante et novatrice. L’originalité de cette pièce repose entre autres sur l’utilisation inusitée qu’elle fera de vous… Avis aux intéressé(e)s!

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