Trahisons : Infidèles
Scène

Trahisons : Infidèles

Créée en 1978, Trahisons, de l’Anglais HAROLD PINTER, "est une pièce sur le mensonge, sur l’infidélité". SERGE BONIN, du Théâtre du Palier, en signe la première mise en scène au Québec.

Trahisons

présente une histoire classique, celle de trois personnages formant un triangle amoureux: une femme (Ann-Sophie Archer) et deux hommes, amis d’enfance (Emmanuel Bédard, Nicolas Létourneau). L’un est son mari; l’autre devient son amant. Une particularité, toutefois: l’histoire est racontée à rebours. Ainsi, le début de la pièce montre le couple clandestin deux ans après sa rupture, alors que les amants, tristes, malheureux, se revoient pour la première fois depuis leur séparation. D’un tableau à l’autre, on remonte dans le passé, sur une scène évoquant le temps qui passe (Jean-François Labbé), pour révéler graduellement leur histoire, jusqu’au moment où, neuf ans plus tôt, ils cèdent pour la première fois au désir.

"La pièce est bien faite, commente Serge Bonin; on comprend pourquoi ces personnages sont devenus amants. En retournant dans le passé, on retrouve le plaisir de cette relation. Cette femme-là vit, avec son amant, la folie, la liberté, tout ce qu’elle n’a pas avec son mari." Si la pièce ne juge pas les personnages, elle évoque ce qui résulte, pour chacun, de leur liaison. "Ce sont des personnages qui doivent être sympathiques, sinon ce drame-là, ou ces mensonges-là ne nous touchent pas. Il faut qu’on sache que ce sont des êtres humains, comme nous, qui ont vécu des désirs, des pulsions, qui ont décidé de se laisser aller là-dedans. À partir du moment où le premier mensonge est dit, il faut ensuite vivre tous les jours avec le mensonge; il faut l’affronter tout le temps. Il n’y a pas de condamnation dans la pièce; il y a juste une constatation: c’est bien beau le bonheur immédiat, mais ça ne donne rien quand c’est fait au détriment de tout ce qui t’entoure."

Serge Bonin est acteur et auteur; il endosse pour la première fois le rôle de metteur en scène. "C’est sûr que ce qui m’intéresse, c’est le jeu. Je connais la réalité de l’acteur devant un texte; j’essaie d’approcher la pièce de la même façon, en restant très proche des personnages, d’autant plus qu’à cause de la construction à l’envers, il y a énormément de sous-entendus, de couches de sens à jouer."

Nerveux? "Je suis assez confiant; je sais ce que je veux faire, et je sens qu’on est bien enlignés. Le stress, je ne le vis pas tant que ça. C’est bien de pouvoir travailler sur un texte sans être obligé de vivre vingt-quatre heures sur vingt-quatre avec un personnage qui te hante. Une fois que c’est parti, moi je ne peux plus rien faire: je dois laisser aller les acteurs. C’est une question de confiance: je suis capable de faire confiance; je pense qu’ils sont capables de me faire confiance aussi. C’est la première fois que je goûte à la mise en scène, et j’aime ça."

Jusqu’au 23 novembre
Au Centre international de séjour
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