Contes urbains : Histoires d'un soir
Scène

Contes urbains : Histoires d’un soir

"Qu’est-ce qui nous permet de supporter le temps des Fêtes? La boisson!" Àcette réponse, le conteur Louis Champagne aurait pu ajouter: une soirée de Contes urbains, avec son lot de boue, de bière, de blagues scatologiques, de perversions et de meurtres à coups de hache ou de bâton! Après quelques années de déclin, voici un cru au-dessus de la moyenne, grâce aux auteurs et comédiens invités par les directeurs artistiques de l’événement, Yvan Bienvenue et Bernard Grondin.

"Qu’est-ce qui nous permet de supporter le temps des Fêtes? La boisson!" À

cette réponse, le conteur Louis Champagne aurait pu ajouter: une soirée de Contes urbains, avec son lot de boue, de bière, de blagues scatologiques, de perversions et de meurtres à coups de hache ou de bâton! Après quelques années de déclin, voici un cru au-dessus de la moyenne, grâce aux auteurs et comédiens invités par les directeurs artistiques de l’événement, Yvan Bienvenue et Bernard Grondin.

Depuis 1994, Yvan Bienvenue a orchestré toutes sortes de variations sur le thème de la veillée de contes. Pour l’édition 2002, le codirecteur de Logos conterie s’est fait discret, ne signant que deux des sept contes proposés (et pas les meilleurs). Ses complices sont les auteurs Marie-Eve Gagnon, Louis Champagne, François Létourneau, Bernard Grondin et Anne-Marie Olivier. Leur seule contrainte était de respecter le thème "la ville durant le temps des Fêtes", ce qu’ils ont fait, tout en mettant l’homme (et son hommerie) au coeur de leurs histoires.

Au palmarès des meilleurs moments, on retrouve trois contes présentés durant la première partie du spectacle. D’abord La Dinde, une histoire imaginée et racontée par Louis Champagne. Le temps "d’une tite-bière", le truculent comédien nous fait vivre un réveillon trop arrosé qui tourne au cauchemar pour Suzanne, une esthéticienne dont le mari pratique la marche à pied avec un enthousiasme suspect. Steve Laplante prend le relais avec Minigolf, une histoire de François Létourneau dans laquelle un technicien pogné commettra un impair en se pointant au réveillon d’une collègue muni d’un cadeau "coquin". Hilarant. Puis, l’exubérant Bertrand Grondin met le feu aux poudres avec le récit imagé et émouvant du suicide de son copain Tristan, un artiste broyé par l’angoisse. Pour reprendre les mots de Grondin, voilà un conte pas racontable à moins de l’avoir vécu, qui réveille les consciences.

Le reste n’est pas catastrophique, mais moins percutant. André Ouellette est correct en jeune politicien de droite (qui s’appelle… Mario), Nadine Meloche raconte avec fougue l’histoire pas très originale d’un couple pas assez cupide, tandis que Joël Marin relate avec sa verve habituelle les mésaventures d’un propriétaire harcelé par une crotte. Hé oui. Pauvre Martin Laroche, visiblement mal à l’aise sur scène, victime d’un trou de mémoire. Souhaitons-lui de meilleurs soirs… Mentionnons finalement les interludes sonores de François Beausoleil, du gros bruit très actuel, bien loin des rigodons d’antan…

Jusqu’au 21 décembre
À La Licorne