Top 10 : Commenté
Scène

Top 10 : Commenté

Le top 10 en theatre, commenté.

Les Aveugles (UBU, Musée d’art contemporain de Montréal, Festival d’Avignon)

L’objet le plus inclassable et le plus remarquable de l’année théâtrale. Denis Marleau a imaginé une "fantasmagorie technologique" collant parfaitement au texte de Maurice Maeterlinck, qui allie perfection formelle, rigueur théâtrale et interprétation prenante de comédiens virtuels.

La Bible (Théâtre du Sous-Marin Jaune, Théâtre d’Aujourd’hui)
L’Ancien Testament comme vous ne l’avez jamais lu. Des marionnettes délirantes, des clins d’oeil contemporains, du respect et un zeste d’iconoclastie: le Loup Bleu (alias Antoine Laprise) et sa joyeuse bande nous racontent avec inventivité cette histoire fondatrice.

La Dernière Bande (UBU, Théâtre du Rideau Vert, CNA)
L’art de l’essentiel: un texte remarquable, une mise en scène sobre et achevée, et un comédien magistral, Jean Gascon.

Endstation Amerika (Théâtre du Monde)
La Volksbühne am Rosa-Luxemburg-Platz est venue faire dérailler ici sa version complètement disjonctée d’Un tramway nommé Désir. Frank Castorf a situé l’action dans une maison mobile, où Stanley, Stella, Blanche et compagnie regardent la télé, se lancent de la vaisselle et chantent du Britney Spears. La misère dans toute sa splendeur. Brutal mais jouissif.

Les Feluettes (Espace Go)
Dans une mise en scène lyrique et imaginative de Serge Denoncourt, une nouvelle génération talentueuse – les Patrick Hivon, Renaud Paradis, David Savard et Dominic Théberge en tête – a prouvé que la pièce de Michel Marc Bouchard n’avait rien perdu de sa beauté et de son émotion.

Henri & Margaux (NTE)
Une pièce d’amour, conçue, mise en scène et interprétée par un couple, Evelyne de la Chenelière et Daniel Brière. Avec intelligence et beaucoup d’humour, les amoureux ont brouillé les pistes entre la fiction et l’autobiographie, la tendresse et les règlements de comptes. Un délice.

Hippo-campe (Persona Théâtre, Quat’Sous)
Un appartement, un piano, une robe chinoise, du rêve et une pincée de magie. Éric Jean et Pascal Brullemans nous ont offert leur création la plus formellement aboutie, un très beau voyage dans les méandres de la mémoire.

L’Inoublié (Momentum)
Marcel Pomerlo a trouvé les mots justes, empreints de tendresse, d’humour et d’une belle pudeur, pour créer ce texte autobiographique. La découverte d’un univers personnel et touchant.

Jacques le fataliste (Théâtre de l’Utopie, groupe de la veillée)
Cristina Iovita a fait du conte philosophique de Diderot un spectacle vivant et baroque. On a particulièrement apprécié l’enthousiasme de la jeune distribution, capable d’enrôler le plus timide des spectateurs dans son impertinente leçon d’histoire.

Lennie & George (Les Coups de théâtre)
Une habile adaptation du chef-d’oeuvre Des souris et des hommes par la directrice artistique du Teatret Mollen, Gitte Kath. Trois interprètes, pas de sorties de scène ni de changements de costumes. Du théâtre pour ados sans concession, brut et poignant.