Rentrée danse : Suivre le mouvement
Scène

Rentrée danse : Suivre le mouvement

Danse moderne, ballet, butô: la saison hivernale de danse se laisse porter vers diverses contrées et vous invite à être du voyage. Tour d’horizon.

En grande tournée mondiale, Amelia de La La La Human Steps fait un détour obligé par le Grand Théâtre le 19 février (voir encadré). Également à la programmation de la salle Octave-Crémazie, les Ballets jazz de Montréal le 24 mars. Comme lors de son dernier passage, la compagnie dirigée par Louis Robitaille nous propose une formule récital très variée, dont la dernière création de sa chorégraphe en résidence, Crystal Pite. Finalement, le 16 avril, nous aurons droit à La Dame de pique des Grands Ballets canadiens de Montréal. D’après le récit de Pouchkine, ce récent ballet signé Kim Brandstrup marie la musique de Tchaïkovski à une scénographie très XXIe siècle.

Toujours aussi productif, Harold Rhéaume s’interroge dans C.O.R.R. sur l’apport des qualités dites féminines à notre société contemporaine. Ce quatuor sera présenté à la salle Multi du 20 au 22 mars. En même temps, le chorégraphe de Québec s’adresse aux adolescents avec une version pour jeunes interprètes, F.U.L.L. Du 8 au 10 mai, la Rotonde invite la compagnie belge Dame de pic à une première visite québécoise. Avec un style théâtral teinté d’humour noir et une gestuelle chargée de détails, Brucelles a fait fureur en Europe. Sa chorégraphe Karine Ponties a été formée chez Maurice Béjart avant de créer sa compagnie en 1997.

En marge de sa programmation régulière, la Rotonde présente, dans ses studios de la rue Langelier, la série Mouvement d’intimité, qui met en lumière le travail de chorégraphes émergents de Québec. Les Paysages-manteaux, un duo homme-femme, tient l’affiche du 13 au 15 février et la semaine suivante. Toujours très dépouillées, les pièces de Mario Veillette flirtent avec le butô et s’inspirent de l’environnement. Du 17 au 19 avril, les co-directrices artistiques de Catharsis, Sonia Racine et Anik Morneau, s’amusent une fois de plus à défier les normes sociales en mettant en scène des corps non conformes aux canons de la danse. Pour Locus Agitato, elles sont accompagnées de cinq autres danseuses. Finalement, au même endroit, les CorresponDanse des 2 et 3 mai seront dédiées à l’interaction danse et arts visuels.

ENCADRÉ

Amelia de La La La Human Steps, le 19 février au Grand Théâtre
Il y a quatre ans, avec Exaucé, Édouard Lock avait surpris le public en faisant monter ses danseuses sur pointe. Il récidive pour Amelia. Exit les cascades à l’horizontale qui ont fait la gloire de La La La Human Steps; Lock opte pour une virtuosité nettement plus verticale. De façon fort peu orthodoxe, l’enfant terrible de la danse montréalaise utilise les chaussures emblématiques du ballet classique pour faire pivoter ses danseuses à vitesse vertigineuse. Amelia pousse l’audace jusqu’à présenter des hommes en souliers de ballerine, un hommage du chorégraphe à d’anciens camarades travestis.

Il sera intéressant de voir comment s’en tire Édouard Lock, privé pour la première fois de sa muse, Louise Lecavalier, qui a quitté La La La après Exaucé. Amorcée l’automne dernier à Prague, la tournée d’Amelia fera voyager la compagnie aux quatre coins de la planète pendant deux ans.