Mammouth et Maggie : Le grand cirque ordinaire
Scène

Mammouth et Maggie : Le grand cirque ordinaire

La vie à deux est un cirque fascinant à observer en compagnie de Mammouth et Maggie, un duo clownesque d’amoureux venu de Québec. Créé en 1999 puis repris en 2001, ce spectacle des Productions Préhistoriques met en scène un homme et une femme qui s’aiment mais se repoussent, rêvent de liberté et craignent l’habitude, se séparent à 20 ans puis se retrouvent à 80. Sur une piste circulaire, Jacques Laroche et Véronika Makdissi-Warren s’affrontent donc avec drôlerie, intelligence et finesse, jouant à la guerre (des sexes) à coups de répliques bien ciselées…

La vie à deux est un cirque fascinant à observer en compagnie de Mammouth et Maggie, un duo clownesque d’amoureux venu de Québec. Créé en 1999 puis repris en 2001, ce spectacle des Productions Préhistoriques met en scène un homme et une femme qui s’aiment mais se repoussent, rêvent de liberté et craignent l’habitude, se séparent à 20 ans puis se retrouvent à 80. Sur une piste circulaire, Jacques Laroche et Véronika Makdissi-Warren s’affrontent donc avec drôlerie, intelligence et finesse, jouant à la guerre (des sexes) à coups de répliques bien ciselées…

Écrit à la suite de séances d’improvisation, le texte porte cinq signatures, soit celles des deux comédiens, du metteur en scène Marc Doré, d’Hugues Frenette et de Tony Conte. C’est beau, dépouillé, travaillé avec soin et plutôt marrant. Quand Maggie nie être fâchée, Mammouth lui répond: "Alors, pourquoi tu me parles avec la voix de ta mère?" Outch! Plus tard, Mammouth confiera vouloir partir "d’ici", où tout est déjà fait, pour aller "là-bas", où tout est à faire, sans amener Maggie parce qu’elle s’empresserait de transformer "là-bas" en copie conforme "d’ici". Au fil des échanges, il deviendra toutefois de plus en plus clair que quand l’autre décide de partir, la véritable question n’est pas de savoir où il s’en va…

Ça commence d’ailleurs ainsi, par un "Je m’en vais" de Mammouth, auquel Maggie répond sans enthousiasme: "Si tu veux partir… tu peux." Tandis qu’il tente de rompre les amarres, elle rame pour le retenir, et lui faire enfin avouer qu’il "l’mmmmm". Plus qu’une histoire d’amour, c’est celle d’une relation qui s’effiloche, présentée sur le mode comico-tragique. Si le texte est savoureux, la trame est tout de même un peu mince, d’où quelques longueurs quand le couple, errant et vieilli, se chamaille, incapable de retrouver le chemin de la maison. Heureusement, la fraîcheur et la précision du jeu des comédiens, habilement dirigés par Marc Doré, compensent pour ces moments de moindre intensité.

Sur la scène se démène aussi le musicien Pascal Robitaille (entendu lors de l’arrêt à Montréal de Zazie dans le métro), qui ponctue l’action d’interventions à l’accordéon, au gazou, à l’harmonica et aux percussions. Son bruitage est particulièrement inventif lors d’une scène inspirée des western spaghetti où Maggie imite son idole, "Cling Cling Eastwood".

À savourer sans attendre, puisqu’il ne reste que quelques soirs de tendre confrontation avant que le "Je m’en vais" de Mammouth ne soit mis à exécution par les Productions Préhistoriques…

Jusqu’au 1er février
À la Salle Jean-Claude Germain du Théâtre d’Aujourd’hui