À la recherche d'Elvis : On connaît la chanson
Scène

À la recherche d’Elvis : On connaît la chanson

Les comédies se suivent et se ressemblent au Corona. Après Ladies’ Night, avec cinq chômeurs ringards qui se transforment en danseurs nus pour le plaisir des clientes d’un club, voici À la recherche d’Elvis, avec quatre pauvres types qui se déguisent en Elvis pour participer à un concours d’imitation dans un bar. Un refrain connu donc, réinterprété par la Canadienne Marcia Kash, traduit et adapté (références à Pier Béland et à Mix Mania comprises) par Josée La Bossière, et mis en scène par Serge Denoncourt. Malheureusement, la somme des talents réunis ici est de loin supérieure au résultat.

Les comédies se suivent et se ressemblent au Corona. Après Ladies’ Night, avec cinq chômeurs ringards qui se transforment en danseurs nus pour le plaisir des clientes d’un club, voici À la recherche d’Elvis, avec quatre pauvres types qui se déguisent en Elvis pour participer à un concours d’imitation dans un bar. Un refrain connu donc, réinterprété par la Canadienne Marcia Kash, traduit et adapté (références à Pier Béland et à Mix Mania comprises) par Josée La Bossière, et mis en scène par Serge Denoncourt. Malheureusement, la somme des talents réunis ici est de loin supérieure au résultat.

En pleine saison hivernale, le Corona reprend donc cette pièce à succès ultralégère, présentée entre autres durant l’automne 2001 au Théâtre de Rougemont. Dans une loge, quatre personnificateurs d’Elvis se marchent sur les pieds. Il y a Stéphane (Carl Poliquin), le très motivé petit nouveau; Maurice (Normand Lévesque), l’aîné qui jure de remiser ses foulards après la soirée; Ricky (Michel Poirier), un fils à maman prétentieux mais doué; et Jaqueline (Linda Sorgini), une Ontarienne qui n’a peur de rien. Deux dames viennent pimenter la (trop longue) portion théâtrale du spectacle: Jessica (Marie-Chantal Perron), la charmante hôtesse de la soirée et Dolorès (Maude Guérin), une admiratrice illuminée convaincue que Ricky doit gagner.

Après l’entracte, place au spectacle de variétés. À tour de rôle, les imitateurs entonnent les grands succès de leur idole, devant un public dont les applaudissements détermineront le gagnant. Les comédiens doivent malheureusement chanter sans sortir de leur personnage d’imitateur au talent très limité… ce qui est particulièrement dommage dans le cas de Normand Lévesque, doté d’une magnifique voix. C’est finalement Maude Guérin qui vole le show, en fan enlaidie, grimaçante et disjonctée. Quand elle se déchaîne, allant jusqu’à se masturber avec un fusil, on sent enfin la griffe de Denoncourt effleurer ce spectacle autrement très convenu…

Quelques numéros d’acteurs marrants, ce n’est pas suffisant pour faire oublier la faiblesse de cette énième récupération du mythe, cette fois du point de vue des imitateurs. Alors que les ados se passionnent pour des émissions qui promettent de découvrir la prochaine Celine ou la prochaine Shania, et que l’auteur français Yann Moix publie une délicieuse fable (Podium) mettant en scène un imitateur professionnel de Claude François, il aurait été intéressant d’en apprendre plus sur le phénomène des clones de vedettes. On a plutôt droit à une morale simplette du genre: Elvis est en chacun de nous… Yeah, yeah.

Jusqu’au 28 février
Au Théâtre Corona