Zazie dans le métro : Pluie de lumière
Scène

Zazie dans le métro : Pluie de lumière

Avant même de porter ce nom, les complices du Théâtre des Fonds de Tiroirs faisaient la tournée des camps de jour avec leur première pièce, en échange de coupons rabais dans une pizzeria… Sept spectacles plus tard, c’est la tournée d’une douzaine de villes québécoises qu’ils entreprennent, avec Zazie dans le métro.

Public et critique ravis à l’été 2001, Masque de la Révélation: Zazie dans le métro, alliant folie, invention, rigueur, charme et réjouit partout où elle passe. Présents au TFT depuis les débuts, Monelle Guertin, finissante à l’UQAM en 2001, et Sylvio-Manuel Arriola, de la promotion 2002 du CADQ, sont nièce et oncle dans la pièce, dont l’aventure a commencé au cégep.

Adaptée du roman de Raymond Queneau (1959) par Frédéric Dubois, aussi metteur en scène et interprète, cette histoire pleine de fantaisie nous emmène à Paris, dans les années 50. Zazie – "Entre 10 et 13 ans, on ne le sait jamais en fait" – est larguée pour la fin de semaine chez son tonton Gabriel, "danseuse espagnole" la nuit venue. Son seul désir: voir le métro; mais il y a grève…

Qu’importe: Zazie partira tout de même à la découverte de la grande ville. "Elle a un tempérament très urbain, et elle se fond très bien à la faune de Paris, explique Monelle Guertin. Elle va faire des rencontres et essayer d’en tirer le maximum; elle veut apprendre."

Curieuse, impertinente, elle ne manquera pas d’agacer son oncle.

Mais au-delà des apparences, les deux personnages se ressemblent: ils sont acteurs, manipulateurs, capricieux. "Il y a une véritable rencontre entre les deux, observe la comédienne. Ça aurait pu être les meilleurs amis du monde s’ils avaient eu le même âge. Gabriel a une personnalité un peu histrionique, comme Zazie. Elle vole la vedette, et lui est jaloux. Ils sont en compétition."

Agissant l’un sur l’autre, ils se transformeront mutuellement. "Gabriel est un personnage mystérieux, qui vit dans un monde très organisé, avance Sylvio-Manuel Arriola, récipiendaire du prix Nicky-Roy. Zazie, avec son franc-parler, le charme, le bouscule. En apparence, chez lui, tout va bien. Il a ses principes; il est poli, courtois, compréhensif. Mais Zazie, qui est le moteur du changement, attise en lui tout ce qui est souterrain: l’impatience, l’agressivité, l’orgueil… Chez tous les personnages, Zazie vient réveiller l’ombre; elle vient brasser l’inconscient." Et au terme de la pièce, Zazie elle-même aura un peu vieilli.

Mis à part quelques ajustements, peu de changements à la production de l’été 2001. Toutefois, bien des représentations et quelques années plus tard, les deux comédiens confient que si l’essence de leur personnage est demeurée la même, leur interprétation a, avec le temps et l’expérience, évolué. "Zazie, assure son alter ego, n’a pas changé pour moi; je la reconnais. Mais elle évolue constamment: il y a toujours des nouvelles choses qui m’apparaissent et qui me nourrissent. " Sylvio-Manuel acquiesce: "Moi aussi j’ai acquis d’autres moyens. Le noyau de Tonton Gabriel, je suis capable de l’exprimer avec plus de précision, de clarté; il a plus de relief, de détails." "Et en même temps, nos personnages se purifient. Avec l’expérience, on fait des choix plus éclairés", conclut Monelle.

L’équipe est complétée par les comédiens Marie-France Desranleau, Valérie Laroche, Catherine Larochelle, Marie-Christine Lavallée et les concepteurs Yasmina Giguère, assistée d’Isabelle Saint-Louis, Pascal Robitaille, Gigi Wenger.

Du 11 au 22 février
Au Théâtre Périscope
Voir calendrier Théâtre