Denis Wetterwald : Chef en quête d'orchestre
Scène

Denis Wetterwald : Chef en quête d’orchestre

En attente de musiciens inexistants, le Français DENIS WETTERWALD offre un discours pataphysique où c’est le verbe qui finira par monopoliser les ondes.

On l’a d’abord connu comme auteur-compositeur et interprète dans les décennies 1970-1980, période où il enregistre quatre albums et nous visite à quelques reprises, notamment en compagnie de Marc Ogeret. C’était avant qu’il ne se spécialise dans la conception de spectacles plus théâtraux, versants tragique ou comique.

Mais attention, ce n’est pas parce qu’il s’aventure en terrain humoristique que Denis Wetterwald se rationne en subtilité. "C’est pas courant, oui, avoue cet échevelé de haute voltige. Il me semble qu’il suffit, au départ, de respecter les gens, de penser qu’ils sont intelligents, sensibles, curieux, qu’ils n’ont pas uniquement envie de rire sur des blagues de fin de banquet." En fait, c’est à un périlleux exercice de rire fin qu’il nous convie, pour trois soirs, dans la peau d’un étrange chef d’orchestre sans musiciens, dont l’attente stimulera un délire verbal aux dimensions métaphysiques.

Parmi les questions que se pose ce mélomane sur les nerfs, on retrouve celles-ci: "Où en est Dieu avec le problème du suicide? Une chanson réaliste résiste-t-elle à une tempête de force 9? Le darwinisme a-t-il une influence sur la fréquentation des salles de spectacle?" Ces interrogations d’un cerveau en quête d’objet ont éclos au long de plusieurs séances d’improvisation, alors que Wetterwald se produisait sans texte préalable, au gré des gens et des lieux. "C’est un spectacle qui a constamment changé au cours des années, du moins avant qu’il ait été écrit", se rappelle-t-il, référant à l’édition de D.W. et son orchestre en 1999 chez Christian Pirot, un bouquin qui rassemble aussi le meilleur de ses textes de chansons.

Selon ce passionné de lettres et de culture nordique, l’attention des Québécois à la langue française fait que le jeu sur la langue a beaucoup d’échos chez nous. Il faut dire qu’il a fréquenté le public de Sol – en première partie de qui il s’est d’ailleurs produit à l’Olympia -, et qu’il avoue ne pas connaître toute l’étendue de notre marché de l’humour! N’allez tout de même pas le prendre pour un pédant puisqu’il n’est pas ici pour faire la leçon, mais pour soulever vos muscles zygomatiques à l’aide de sa baguette, activité qu’il distingue tout à fait d’autres entreprises, notamment son spectacle à partir du récit groenlandais de Jørn Riel.

Du 21 au 23 février
Aux Oiseaux de passage
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