C.O.R.R. – Entrevue avec Harold Rhéaume : Les femmes et le mouvement d’abord
Le chorégraphe HAROLD RHÉAUME décrit sa dernière-née comme un hommage aux valeurs féminines.
"Souvent je trouve que les gars en arrachent, lance Harold Rhéaume. Je ne suis pas toujours fier de ce que les hommes véhiculent, ne serait-ce qu’au niveau politique. Je ne dis pas que les femmes sont parfaites, mais je m’identifie beaucoup plus à des comportements féminins." C’est dans cet esprit qu’il a créé C.O.R.R. avec les interprètes AnneBruce Falconer et Catherine Tardif (que nous avons pu voir dans Le Carré des Lombes) ainsi que Lydia Wagerer.
La chimie a opéré à merveille entre ces trois danseuses en pleine maturité que le chorégraphe connaissait déjà très bien. En répétition, deux semaines avant la première, on sent déjà leur complicité et leur écoute. On a l’impression que l’énergie circule de l’une à l’autre. Si l’entraide et l’accueil règnent, il arrive que le personnage de Lydia joue les trouble-fêtes. "C’est la femme fougueuse qui même en vieillissant garde sa détermination, son désir de faire bouger les choses. Ça ressemble beaucoup à Lydia. Sans mettre leur vie sur scène, je me laisse beaucoup inspirer de la dynamique naturelle qui se développe en studio."
Après Morta, une pièce sur le deuil, créée l’automne dernier à l’occasion de Puzzle Danse, Rhéaume avait envie d’un peu plus de légèreté. Pour C.O.R.R., il ajoute donc à la musique pour quatuor à cordes de Katia Makdissi-Warren des compositions électroniques plus ludiques, signées par Jean-François Pedneault. "J’aime de moins en moins travailler juste sur le dramatique, confie le chorégraphe de Québec. Je voulais des éléments ludiques dans les deux pièces."
Deux pièces, puisque C.O.R.R. a une jumelle non identique, F.U.L.L., qui est offerte en matinées scolaires aux adolescents. Les deux pièces sont bâties sur les mêmes bases musicales et scénographiques. Par contre, les personnages de F.U.L.L. alternent franchement entre inclusion et rejet. Toutes dans le début de la vingtaine, ses quatre interprètes possèdent encore une énergie proche de celle de l’adolescence et il va de soi pour le chorégraphe que ce jeune quatuor lui a inspiré des mouvements différents de ceux des plus âgées.
Pour les adultes qui aimeraient voir aussi la version pour les jeunes, il est possible d’assister à la générale de F.U.L.L., le lundi 17 mars à 15 h.
Du 20 au 22 mars
À la salle Multi du Complexe Méduse
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