Pierre Lecours et Audrey Lehouillier : Le rouge et le bleu
Amis, colocataires et surtout partenaires de création, Pierre Lecours et Audrey Lehouillier s’offrent un spectacle commun à Tangente. Les danseurs-chorégraphes y présenteront chacun leur nouvelle pièce, Le Diable et Bleue.
Voici l’histoire de Pierre et Audrey: deux Sagittaires qu’une conjonction astrale favorable semble avoir réunis dans le but de vivre ensemble sous le charme de Terpsichore, la muse de la danse. C’est lorsqu’ils ont fait connaissance l’un de l’autre, durant leurs études en danse aux Ateliers de danse moderne de Montréal, qu’ils se sont rendu compte des nombreux points qu’ils avaient en commun, à commencer par leur signe astrologique et leurs mères portant le même nom. Mais aussi: "En re-visionnant un enregistrement vidéo datant de cette époque, me confie Pierre Lecours, on a été surpris de constater à quel point on bougeait de la même façon, en même temps. On aurait dit les jumelles Vilagos!"
Ils sont colocataires, amis, confidents, partenaires de création. Et comme si ce n’était pas assez, ils se partageront une soirée de spectacle à Tangente, à l’intérieur de laquelle ils présenteront chacun leur toute dernière production chorégraphique.
Audrey Lehouillier nous donnera à voir Bleue, une pièce qui s’inscrit à la suite d’une trilogie, sans toutefois nécessairement lui ressembler. Son travail avait été jusqu’ici empreint d’humour et grandement influencé par la dimension scénographique. "Cette fois-ci, m’explique-t-elle, j’ai pris un virage. Car j’avais besoin de me retrouver plus près du corps et de ne partir que de lui pour créer." La thématique sous-jacente à cette toute dernière oeuvre y est pour beaucoup dans ce volte-face. "Quand un événement imprévu survient dans la vie d’un individu et le bouleverse intérieurement, cela change inévitablement sa façon de voir les choses…" La pièce Bleue s’annonce donc peut-être plus sérieuse et dénuée d’artifices, mais non moins révélatrice d’un univers poétique en évolution.
Pierre Lecours, quant à lui, sera fidèle à son style particulier. Le jeune artiste aime bien partir d’un texte de son cru pour nourrir ses créations. "J’ai encore besoin de mon petit sketch à l’intérieur de mes pièces. Peut-être que dans une prochaine oeuvre, j’essaierai de m’en passer… mais pas pour le moment." La signification des mots semble d’ailleurs être un élément stimulant pour ce chorégraphe. "Pour le choix de mes titres, j’aime prendre un mot et le sortir de son contexte." Ce coup-ci, c’est Le Diable qu’il nous livre sur un ton toujours aussi humoristique et dans une gestuelle hybride. Un diable qui se rapproche davantage de l’image du bouc émissaire que de celle du manipulateur rusé qu’on a coutume de retrouver dans le folklore québécois.
Alors que Bleue est un solo assumé entièrement par Audrey Lehouillier, Le Diable sera interprété par Karina Iraola, Sylvain Poirier, Sonya Stephan et Yves St-Pierre. Il est à noter que les éclairages, pour les deux pièces, seront ceux de l’excellente conceptrice Lucie Bazzo. Cette soirée, qui se trouve – hasard ou non – à avoir comme dénominateur commun "le rouge et le bleu", semble être également révélatrice d’une certaine complémentarité liant ces deux créateurs.
Du 3 au 6 avril
À Tangente
À surveiller
Théâtre Outremont
La série Présence du Japon se poursuit avec la venue de la danseuse de butô Tomiko Takai qui interprétera le duo Les cerisiers ont envahi les espaces comme incendie, en compagnie de la chorégraphe-interprète Jocelyne Montpetit, conceptrice et réalisatrice de l’événement. Cette pièce, qui sera présentée les 8 et 9 avril, met en scène la rencontre de l’Orient et de l’Occident sur le thème de la transmission et de l’immuable. "Une oeuvre envoûtante qui vient explorer les méandres du temps, questionner nos cycles, nos filiations…" comme l’affirme sa créatrice.
Studio 303
Le Japon est également au rendez-vous dans cette petite salle de spectacles et performances située au 372, rue Sainte-Catherine Ouest, car nous pourrons y voir Before the Dawn de Yumiko Yoshioka. Une oeuvre qui, par sa poésie singulière, sait nous faire voyager de l’enfance à la vieillesse en l’espace de quelques mouvements. Notons que cette pièce sera présentée du 4 au 6 avril et qu’elle remplace I-Ki qui a été annulée pour cause de vol du décor.
Auditorium Le Prévost
Toujours dans le cadre de la 8e édition de Vue sur la relève, les Créations Etc. et la maison de la culture Villeray nous présentent Le Glay, de Serge Takri, chorégraphe et fondateur de la Compagnie Ewine Danse. Aussi, le Rubberbandance Group de Victor Quijada nous fera part d’une danse hybride se situant entre le ballet, le breakdance et le théâtre. Ce spectacle partagé ne sera présenté qu’un seul soir, soit le vendredi 11 avril. Pour info et laissez-passer: (514) 872-6131 ou (514) 278-3941.