Bobo in Paradise : Paradis perdu
La Belgique est un haut lieu d’innovation en danse contemporaine, comme on pourra s’en rendre compte lors de l’événement Flandres-Québec intitulé Vooruit danse en avant. Le tout démarre avec la pièce Bobo in Paradise, où danse contemporaine et culture hip-hop font bon ménage.
Pour ouvrir le bal, lors de l’événement Flandres-Québec portant le nom de Vooruit danse en avant, l’Usine C présente Bobo in Paradise, de la troupe belge Hush Hush Hush, dont le chorégraphe Abdelaziz Sarrokh est le directeur artistique. Il s’agit d’une pièce dont l’esthétique juxtapose, à l’intérieur d’une même gestuelle, danse contemporaine et break dance. Un mélange auquel le public montréalais commence progressivement à s’habituer. Entre autres grâce à la série DNA-Définition non applicable, qui nous a permis, durant tout le mois de mars, d’apprécier des oeuvres chorégraphiques dérivées de l’art urbain.
Bobo in Paradise est tout à fait dans l’esprit de la culture hip-hop, en ce sens qu’une certaine dénonciation de l’injustice sociale transpire à travers le mouvement des corps, les textes lus sur scène et même le choix des projections vidéo. Le propos est très urbain. Les BOBO, en Europe, ce sont les jeunes BOurgeois BOhèmes d’Occident. Le spectacle se veut donc, d’une manière narrative, les espérances d’une vie meilleure de ces individus qu’une société souvent violente et xénophobe a déçus. De cela émerge la question: Quelle serait une société meilleure?
Si l’on se fie au type de danse hybride qui ressort de la pièce d’Abdelaziz Sarrokh, cette société meilleure serait sûrement tolérante envers l’altérité et plus critique envers son élite sociale et ses dirigeants. Aussi accorderait-elle davantage d’importance aux cultures dites périphériques.
La troupe Hush Hush Hush est née, en 1995, d’une initiative visant à rapprocher les jeunes de la culture et de la danse contemporaine. Or quoi de mieux, pour ce faire, que de partir directement des intérêts de ces jeunes: soit le hip-hop, les vidéoclips, le rap, MTV, etc. Avant même de produire sa première oeuvre, cette compagnie a organisé plusieurs soirées de danse urbaine: les "dance crash". Ce fut un succès, tout comme sa première création chorégraphique, Carte blanche, en 1997.
La Belgique – où est situé le Kunstencentrum Vooruit, un des plus grands centres d’art de ce pays – est sans contredit un haut lieu d’innovation en danse contemporaine. Nous pourrons en avoir un aperçu tout au long des prochaines semaines, car après son passage à l’Usine C, l’événement Vooruit danse en avant se déplacera jusqu’au Musée d’art contemporain, pour nous présenter une production d’Akram Khan. Puis vers l’Agora de la danse, d’où ce projet d’échange multiculturel est issu, afin de nous donner à voir les pièces Blind, d’Alexandre Baervoets, et Brucelles, de Karine Ponties. Et, finalement, il s’arrêtera à la salle Pierre-Mercure, où les Ballets contemporains de la Belgique nous feront part, pour clore la cinquième saison de la série Danse Danse, de l’oeuvre colossale Foi.
En parallèle à cela, les danseurs déjà initiés à la danse urbaine qui voudraient parfaire leur style pourront le faire lors d’un atelier de perfectionnement donné par l’un des danseurs de la troupe Hush Hush Hush. Il s’agit de Tayeb Benamara, spécialiste de la technique smurf-break. Ce stage sera donné les 26 et 27 avril, de 9 h 30 à 13 h, à l’Usine C. Pour info et réservation: (514) 521-4198. Faites vite, car les places sont limitées.
Du 24 au 26 avril
À l’Usine C
À surveiller
Au Studio de l’Agora de la danse
Toujours à l’occasion de Vooruit danse en avant, l’Agora de la danse, en collaboration avec le Centre d’arts Vooruit (Belgique), le département de danse de l’UQAM et le Centre d’études sur les lettres, les arts et les traditions du Québec, présente Territoires en mouvance. Il s’agit d’une série de rencontres multidisciplinaires, sous forme de colloque, qui permettront au public de réfléchir sur la problématique de la création, de la recherche et de l’intervention, ainsi que sur les enjeux de l’identité culturelle au XXIe siècle. Cet événement, placé sous le haut patronage de l’UNESCO, se déroulera les 25 et 26 avril. Pour info, visitez le site de l’Agora, au www.agoradanse.com.
Au Studio 303
Le samedi 26 avril, vous pourrez assister au Vernissage-danse no 109. Au menu: un work in progress de la pièce Dandelions and a Hook, de Leslie Baker; le solo Jackpot But no Prize, de Claire Forté; l’oeuvre d’inspiration japonaise Fuh-Lin-Ca-Zan, de Miki Nishida; la pièce Faster Than Dark, de Mollie O’Brien, ainsi qu’une création de la chorégraphe-interprète Jessica Runge.
Aux Ateliers de danse moderne de Montréal
Un stage de danse house est organisé par Danse House Montréal, du 17 au 19 avril. Pour les néophytes, il s’agit d’une danse tirant ses origines du disco et du funk des boîtes de nuit de New York et de Chicago. Elle est aussi connue sous les noms de Clubbing et Jacking et fait partie du répertoire de la culture hip-hop. L’atelier sera dirigé par Brian "Footwork" Green, spécialiste en la matière. Les cours sont de niveau débutant à intermédiaire, mais offrent aussi de quoi satisfaire un vétéran du house. À l’enseignement d’une technique de base, s’ajoutera un petit historique de la relation entre danse et musique house. Les locaux de l’ADMMI sont situés au 2e étage du 372, rue Sainte-Catherine Ouest. Pour plus d’info ou pour s’inscrire, envoyez un courriel au [email protected].