Locus Agitato de Catharsis : Danser aux barricades
Catharsis est un collectif de danse au style énergique composé de sept filles. Sa mission? Démocratiser la danse. Comme plusieurs pièces du groupe, Locus Agitato s’inspire d’une thématique sociale: le militantisme.
Caroline Fortin [email protected]
Sonia Racine et Anik Morneau créent en équipe depuis 10 ans. Travailleuse sociale, la première s’intéresse particulièrement au contenu, tandis que la seconde se préoccupe davantage de la forme. Au départ, Locus Agitato ne durait que sept minutes. Il s’agissait d’une commande pour un spectacle bénéfice du Fonds de solidarité des groupes populaires. Le thème du militantisme était de nature à toucher ce public, qui a effectivement très bien réagi. "Ça nous a tellement donné d’idées qu’on a dit: "Notre prochain projet va se faire à partir de ce sept minutes-là"", raconte Sonia.
Locus Agitato évoque les manifestations, l’union des forces, mais aussi le doute, les désaccords, les conflits, les alliances. Si leur but n’est pas de prôner les vertus du militantisme, du moins les filles espèrent-elles éveiller la curiosité du public sur l’action sociale. "Si ça donne le goût de bouger, de se lever, tant mieux", considère Sonia.
Ça bouge d’ailleurs pas mal dans Locus Agitato selon ses chorégraphes: beaucoup de déplacements, de mouvements de groupe, une musique rythmique très urbaine. "Le plus grand défi, c’était de projeter une énergie positive tout en étant aussi énergiques, dit Anik. C’est plus facile d’être agressif."
Bien que les filles aient abandonné leur côté casse-cou – "on s’est assagies", disent-elles -, elles reviennent donc à une danse dynamique soutenue par une thématique bien concrète. Le calme et l’évocation de sensations leur sont décidément peu naturels, comme leur a appris l’expérience de Parmi les oliviers, il y a deux ans. Elles se sentent aussi plus confiantes pour ce deuxième passage à la série Mouvements d’intimité de la Rotonde puisqu’elles ont eu plus de temps pour peaufiner l’interprétation et les détails des mouvements.
Les deux chorégraphes de Catharsis sont fières de l’évolution du groupe, d’autant plus que ses membres ne se consacrent à la danse qu’à temps partiel. "Le plus important, c’est d’avoir de l’énergie et d’avoir quelque chose à dire", conclut Sonia.
Jusqu’au 19 avril
À la Rotonde
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