Maxim Martin : Maxime populaire
Scène

Maxim Martin : Maxime populaire

Se réclamant davantage d’Yvon Deschamps que de l’humour qui cartonne minablement certains soirs à la télé, MAXIM MARTIN, le rebelle avec cause, débarque enfin au Cabaret du Capitole pour présenter la version 2.0 de son deuxième one man show en carrière. Entrevue d’homme d’état.

L’été dernier, pas vraiment satisfait par la première ébauche d’une suite ultra-attendue à Tolérance zéro, son solo initial, l’humoriste épandeur de bonheur est retourné consulter l’oracle d’Auguste et propose finalement ce printemps un spectacle sur lequel il peut enfin tabler. "Je suis satisfait, parce que je me suis questionné."

Bien heureux de retrouver "son public", comme il le répétera tout au long de cette courte entrevue, Maxim Martin explique sa relation particulière avec les gens qui se délectent de son humour grinçant et qui déboursent même pour le voir en spectacle, "une chose extraordinaire", au dire du principal intéressé: "J’aime mon public et je crois que cela n’a jamais été dit avec autant de sincérité." Titillé sur l’évidence d’une telle dynamique entre l’artiste et l’esthète, le gaillard pousse à fond sa réflexion avant de trancher: "À choisir entre perdre une jambe ou ne plus jamais faire de spectacles, je choisis la première option. La scène, c’est toute ma vie, c’est un lieu de repère pour moi, le seul lieu où j’aspire à être zen… Et de perdre une jambe, cela me permettrait enfin de faire de bons gags sur les handicapés!"

Cinq années se sont écoulées depuis le premier spectacle du diplômé de l’École nationale de l’humour en 1990. Parcourir le Québec de salles de spectacle en shows de télé avec son sac à blagues aura stimulé plusieurs réflexions chez ce libre-rieur: "La seule chose qu’un artiste peut relativement contrôler, c’est sa carrière. Les impondérables de la vie, il faut éviter d’en faire des fixations." Stoïque dans sa relation avec le temps, l’argent, la mort, MM situe avec exactitude le seul vrai challenge de la vie publique: "Le plus grand défi pour un personnage médiatisé, qu’il soit artiste ou politicien, peu importe, c’est d’apprendre à devenir un personnage à long terme."

Oubliez immédiatement l’idée de voir un jour l’humoriste essayer de vous vendre des grosses bagnoles turbo ou des hamburgers juteux en trio. Maxim Martin croit sincèrement que le jeu de la pub ne vaut pas la chandelle. Rage de confessions: "Moi, je ne fais pas de pub. J’ai refusé un paquet d’offres qui m’auraient fait faire un paquet d’argent, probablement plus que ce que j’ai gagné dans toute ma vie, mais je ne veux pas… Prends Louis-José Houde avec Loblaws. J’aurais jamais accepté parce que les risques d’être associé à, je ne sais pas moi, un scandale sur des OGM dans la bouffe à bébé par exemple, est un danger trop présent qui m’empêcherait de dormir…" Conséquent jusqu’à la dernière goutte, Maxim signe sa déclaration avec probité en ajoutant: "C’est certain que si un organisme m’approche pour défendre une cause qui me touche, je saute sur l’occasion pour faire avancer les choses." Un exemple pour valider? "Je crois entre autres qu’on ne recycle pas assez au Québec. Moi, je suis un maniaque du recyclage, pis au Québec on recycle souvent mal."

Et la fumette dans tout cela? Souvenez-vous – si vous n’avez pas la mémoire trop agglutinée – que Maxim Martin avait cru bon se positionner franchement face à la consommation récréative de cannabis. Il se ventait même d’avoir écrit son premier spectacle en fumant des cartoons de joints et jurait que le génie musical de Nirvana – son band préféré – était en partie redevable à la consommation de drogue, ce qui faisait de cette dernière une chose bonne en soi. "Bof, je fume pas mal moins qu’avant. Même chose pour l’alcool. Bien sûr que j’en grille encore un avec les chums pis que pour écrire un show, c’est une bonne façon de générer des idées. Mais le vrai trip de ma vie maintenant, c’est ma fille Livia, et la scène évidemment… Elles m’ont fait découvrir qu’être sobre est un buzz pas mal plus tripant que lorsque tu es toujours gelé."

Du 23 au 26 avril

Au Cabaret du Capitole
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