40 Ouest : Bon départ
Scène

40 Ouest : Bon départ

Avec sa première création, 40 Ouest, le Théâtre du Pylône nous entraîne dans une captivante virée au ras du macadam. Dans ce thriller routier efficacement mis en scène par son auteur, Marc-André Girard, deux auto-stoppeurs aux antipodes sont contraints de faire équipe pour le meilleur et, surtout, pour le pire. De Chicoutimi à Montréal, la route sera longue et jalonnée d’obstacles…

Avec sa première création, 40 Ouest, le Théâtre du Pylône nous entraîne dans une captivante virée au ras du macadam. Dans ce thriller routier efficacement mis en scène par son auteur, Marc-André Girard, deux auto-stoppeurs aux antipodes sont contraints de faire équipe pour le meilleur et, surtout, pour le pire. De Chicoutimi à Montréal, la route sera longue et jalonnée d’obstacles…

Ce périple cauchemardesque débute donc à Chicoutimi, au lendemain d’un enterrement de vie de garçon. Stéphane (Rémi-Pierre Paquin) et François (Jocelyn Lake), le frère du futur marié, s’installent en bordure de la route 40, le pouce levé. Pour passer le temps, le très physique Stéphane, barman dans un club de danseuses, tente d’engager la conversation avec François l’intello, qui préfère de loin la compagnie de son livre… jusqu’à ce qu’il réalise que son compagnon est bien placé pour répondre à ses questions sur les "agaces" qui dansent en costume d’Ève. Ils échangent quelques confidences salées, puis un conducteur s’arrête (Robert Durette). Et les ennuis commencent.

Heureusement qu’il y a des haltes comiques dans ce voyage glauque, ponctué de coups de feu. Marc-André Girard et son équipe disent avoir voulu rendre accessible les thèmes abordés au moyen d’un texte et d’une mise en scène aussi peu métaphoriques que possible. C’est mission accomplie avec ce suspense terre à terre, souvent drôle, proche parent des road movies américains. On y trouve peu d’images poétiques, mais des personnages savoureux et une intéressante réflexion sur la vengeance.

Le maigrichon François et le solide Stéphane forment un duo dépareillé et plutôt marrant. Au fil des kilomètres, le premier se révèle moins coincé qu’il n’y parait, tandis que le second dévoile une sensibilité inattendue. Ils s’apprivoisent dans un décor d’une grande simplicité, constitué d’une route et d’une chambre de motel inconfortable (une scéno de Robert Casavant).

Les diplômés de l’UQAM, regroupés dans le Théâtre du Pylône, ont bien fait de remettre en piste cette création à l’intrigue prenante, jouée une première fois en 2001 à l’Espace Geordie. Malgré quelques passages cahoteux, leur 40 Ouest tient la route…

Jusqu’au 3 mai
À la Salle Jean-Claude Germain du Théâtre d’Aujourd’hui