Et un et deux! : Plaisir au carré
Scène

Et un et deux! : Plaisir au carré

L’humour, c’est comme l’amour: c’est souvent – mais pas toujours… – bien meilleur à deux. Patrice Dubois et Dany Michaud le savent, eux qui se sont inspirés de la mécanique des grands tandems comiques pour concocter un spectacle léger, frais et original, empruntant au cabaret et au music-hall, parfois même au mime. Il faut dire que les projets de leur petite compagnie, Janvier Toupin Théâtre d’envergure (Territoire, Craignez l’homme né d’aucune femme…), ne sont jamais banals. Ce "cabaret burlesque" ne déroge pas à la règle.

L’humour, c’est comme l’amour: c’est souvent – mais pas toujours… – bien meilleur à deux. Patrice Dubois et Dany Michaud le savent, eux qui se sont inspirés de la mécanique des grands tandems comiques pour concocter un spectacle léger, frais et original, empruntant au cabaret et au music-hall, parfois même au mime. Il faut dire que les projets de leur petite compagnie, Janvier Toupin Théâtre d’envergure (Territoire, Craignez l’homme né d’aucune femme…), ne sont jamais banals. Ce "cabaret burlesque" ne déroge pas à la règle.

Évoquant la bande dessinée, la scénographie de Nadia Bellefeuille annonce bien la couleur: peints en orangé, les murs et planchers dénudés de La Licorne laissent voir seulement des traces de pas, où les deux clowns prennent leurs repères au début, et, au fond, des ouvertures en forme de silhouettes, comme si les comédiens étaient passés au travers…

C’est dire que la forme d’Et un et deux! se révèle légère, ludique, éclatée, clownesque. Alors que sur le fond, ce show inclassable s’installe, entre autres, sur les angoisses relationnelles. Seuls en scène, sauf pour un "Tiers" occasionnel (Luc Malette), Patrice Dubois et Dany Michaud y vont d’une enfilade de numéros qui prennent souvent pour thème la relation à deux. Ils incarnent tantôt une paire d’amis, tantôt un couple d’amants, ou, bien sûr, les membres d’un duo d’acteurs… Le bref spectacle fait voir une sorte de gradation dans la relation entre ces êtres changeants, qui au début apprennent à se connaître, se dévoilent, finissent par se disputer, par se bouder et même par se battre.

Parfois caustique, le duo moque aussi certaines incongruités sociales, par exemple cette parodie de publicité maquillée du PFK, où un suave Patrice Dubois s’adresse directement à un spectateur. Mais on s’appesantit rarement sur une réflexion ou une émotion dans ce divertissement plaisant et sans prétention.

Cette façon de surfer sur les thèmes peut paraître hétéroclite, avec ses pistes inabouties, mais le style unifie l’ensemble. Bâti sur une succession de ruptures de ton, aux enchaînements rapides, Et un et deux! est un spectacle elliptique et imprévisible, dont on ne sait jamais où il va nous mener, même si certains numéros récurrents servent de leitmotive: une chorégraphie amusante (leurs pas sont réglés par la décidément très polyvalente Estelle Clareton) qui sert parfois à désamorcer les échanges entre les joyeux lurons, et un clin d’oeil au célèbre sketch d’Abbott et Costello, Who’s on First, dont les deux comédiens livrent un extrait parodique.

Argumentant, dansant joue contre joue, s’aventurant même en fin de parcours dans l’émotion – ce qui détonne un peu -, le blond frisotté et le petit brun forment une paire des plus convaincantes. Le courant passe. La relation à deux est peut-être truffée de pièges, mais ce couple-là, à tout le moins, est une réussite.

Jusqu’au 24 mai
À La Licorne