Chick'n Swell : Religion cathodique
Scène

Chick’n Swell : Religion cathodique

Avec un audimat oscillant aux alentours de 300 000 télévores qui regardent chaque semaine les Chick’n Swell à la SRC depuis bientôt trois ans, il est plus que temps de s’intéresser à ce trio d’humoristes qui donne dans la télé estivale et qui nous vient de Victoriaville dans les  Bois-Francs.

Même si la seule prestation des Chick’n Swell à Québec cet été risque d’être trop courte – il est prévu qu’ils interprètent seulement quelques chansons au gala du Grand Rire Bleue de samedi -, il est pertinent de se demander si la bande partira un jour en tournée comme le font plusieurs humoristes. "On a fait nos débuts dans un bar de Victo il y a une dizaine d’années. Nous faisions alors des clips pour agrémenter des soirées d’humour, mais je crois que le groupe a maintenant pris un tournant cinématographique. En fait, on n’est pas près de troquer notre caméra pour monter sur scène tous les soirs", explique Daniel Grenier, le brun à la couette rebelle connu aussi pour être l’amoureux de la chanteuse Mara Tremblay. Fans des Chick’n Swell, oubliez donc l’idée d’un spectacle à court terme et anticipez plutôt dans la joie la sortie de la première saison en format DVD cet automne.

Alors, comment procèdent-ils pour l’écriture? "Eh bien, on travaille chacun de notre bord pis on se rencontre ensuite pour planifier démocratiquement ce qu’on a le goût et les moyens de faire", explique Francis Cloutier, le blond à la bouille sympathique. Et pour bien comprendre la tâche qui les attend ensuite, comptez 14 jours de tournage pour chacun des épisodes d’une demi-heure présentés à la télé. Une somme de travail énorme qui détonne en comparaison avec le pilote jadis envoyé à Radio-Canada par Avanti, qui avait coûté 30 $. "On n’était pas un grand risque au départ!" s’exclame Simon-Olivier Fecteau, le plus grand des trois, qui s’amuse visiblement à se remémorer les débuts de la bande pour les besoins de l’entrevue.

Mais parlons un peu de Rogère, la fille à la robe bleu et blanc qui traverse régulièrement l’image peu importe le contexte en criant "C’est ma toune! Alright!" Interprété par Daniel Grenier, le personnage récurant mérite certaines précisions: "Ben, c’est un personnage hybride, mais l’idée centrale part d’une prostituée qui se promène tout le temps dans mon quartier à Montréal en criant pis en bougeant les mains…" explique le principal intéressé avec une retenue certaine. C’est que l’humour des Chick’n Swell n’a rien de caustique ni de méprisant. Subtils et perspicaces, leurs sketches, présentés à la télévision d’État, démontrent plutôt par l’absurde qu’il y aura toujours une place pour l’humour intelligent à la télé.

Enfin, un scoop pour les fans. Sachez que l’avant-dernier épisode de la saison des Chick’n Swell, présenté en août, sera totalement différent de tous les autres présentés à ce jour. Plutôt que d’enfiler les sketches comme à l’habitude, cet épisode spécial sera en fait un court métrage d’une demi-heure qui racontera l’histoire d’un gars qui se fait voler son silo à grains! Un rendez-vous à ne pas manquer, de l’avis même des Chick’n Swell, qui s’entendent pour dire qu’il s’agira du paroxysme d’une saison qui ne devrait pas être la dernière…

Le samedi 7 juin au Grand Théâtre, avec Martin Rozon.