La Boutiqueau coin de la rue : Critique
Scène

La Boutiqueau coin de la rue : Critique

Jusqu’au 30 août
Au Théâtre La Dame blanche

Parmi les plaisirs de l’été, on offre, à la Dame Blanche, une histoire… de Noël. Qu’importe le soleil: on se prend au jeu.

La Boutique au coin de la rue, texte adapté par Evelyne Fallot et Jean-Jacques Zilbermann de la pièce de Miklos Laszlo, nous transporte à Budapest, dans les années 30, époque où le travail se fait rare. Chez Monsieur Matutschek, libraire, se côtoient des personnages divers, se nouent conflits et complicités entre collègues de travail; s’y répercute aussi l’écho de la vie personnelle de chacun, pénétrant du dehors jusqu’au coeur de la boutique.

Texte consistant, La Boutique au coin de la rue présente un divertissement à l’intrigue habilement ficelée, bien qu’assez prévisible, aux personnages bien dessinés, aux réparties directes et intelligentes.

Jouant dans un décor très beau et fonctionnel (Mario Bouchard) – plateau pivotant représentant trois lieux -, les comédiens évoluent dans une mise en scène (Pierre-Olivier Scotto et Martine Feldmann) sans surprise, comportant quelques moments trop appuyés ou répétitifs (par exemple, les remerciements et souhaits de Noël à Monsieur Matutschek). L’ensemble se révèle toutefois enjoué et efficace, et l’ouverture et la finale du spectacle sont franchement sympathiques.

Le jeu des comédiens est enthousiaste, plein de vie et, de façon générale, assez juste, malgré l’interprétation qui semble parfois un peu forcée. C’est le cas chez Myriam Poirier: elle campe une Klara charmante, mais dont le rire et les mouvements d’impatience manquent parfois de naturel; c’est aussi celui de Sylvain Dubois (Pepi), en personnage secondaire dont la naïveté est peu crédible. Soulignons cependant la prestation assurée de Jean-Louis Roux (Monsieur Matutschek) dont un geste, un regard ou une intonation suffisent à donner vie et profondeur à son personnage de patron grincheux, et la complicité touchante de la paire d’amis qu’incarnent Louis-Olivier Mauffette (Kralik) et Jean-Bernard Hébert (Pirovitch).

Ces quelques réserves mises à part, on passe un bon moment: on rit, on sourit, on est ému par cette histoire bien écrite, en compagnie de personnages étonnamment attachants et pleins de fraîcheur.