Dave St-Pierre : Carrément timbré
Scène

Dave St-Pierre : Carrément timbré

Dave St-Pierre, qui nous a présenté dernièrement un No Man’s Land Show ayant atteint son point de maturité, au Festival Fringe, revient en force avec la première esquisse d’une nouvelle création: La pornographie des âmes. C’est dans le cadre de la cinquième édition de l’événement Flexx, organisé par Divers Cité, que le jeune chorégraphe présentera son dernier né lors d’une soirée allouée à la danse contemporaine et au cours de laquelle vous pourrez également apprécier le travail de plusieurs talents d’ici, tels que le Jeune Ballet du Québec et les chorégraphes Roger Sinha et Pierre-Paul Savoie.

Cette huitième oeuvre de Dave St-Pierre semble être le prolongement d’une recherche sur le sens de la vie dans l’optique d’une mort perpétuellement revécue à travers chaque perte, chaque séparation, chaque déchirure. Amour et mort ainsi que couple et solitude servent alors de peinture de fond à chaque tableau chorégraphique. Ceux qui connaissent le travail de cet artiste reconnaîtront sûrement le traitement bien singulier qui procure à sa gestuelle une aura cathartique. D’ordinaire, la puissance de la danse de Dave St-Pierre ne tient pas tant à la technique, mais plutôt en un concept créatif que les interprètes doivent saisir et maîtriser pour que l’oeuvre atteigne son objectif. "Ce que j’aime avant tout, c’est la bête humaine, me confie-t-il, parce qu’elle permet de projeter une énergie qui peut atteindre des proportions titanesques…".

Mais pour cette fois, étant donné l’envergure de la foule qui assistera au spectacle, le chorégraphe s’est penché plus qu’à son habitude sur le déplacement des corps dans l’espace, de façon à ce que même le dernier des derniers dans la rangée du fond puisse ressentir ce qui s’exprime à travers la fulgurance corporelle des danseurs.

"Aussi, j’ai besoin d’aller ailleurs pour ne pas refaire constamment la même chose, m’explique le chorégraphe, mais malgré ce fait, je refais toujours du Dave St-Pierre. Je porte les traces de mes antécédents artistiques… appelons ça mes séquelles artistiques. Elles m’inspirent et m’amènent souvent dans une direction insoupçonnée. C’est parfois déchirant. Tout comme les expériences de vie qui nous marquent le plus. Je suis de ceux qui croient que la création ne peut partir que de la souffrance, mais paradoxalement, j’ai un plaisir fou à évacuer cette souffrance. Je suis un être paradoxal… mon oeuvre l’est aussi nécessairement."

En effet, devant l’oeuvre de cet artiste, on est constamment assis entre deux chaises. À la fin des représentations, on ne sait plus si l’on doit applaudir ou ravaler ses larmes en silence… Mais une chose est sûre, c’est qu’à l’image de ses oeuvres, Dave St-Pierre est un homme touchant… qui se laisse également facilement toucher par la vie.

Le 30 juillet
À la place Émilie-Gamelin
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