Honey Pie : Petite douceur
Scène

Honey Pie : Petite douceur

La vie, ce n’est pas de la tarte quand on danse nue à Maniwaki. Jen, Nadia, Darlen, Honey Pie et Tamara en savent quelque chose, à force de se dandiner le popotin les soirs de canicule comme les nuits d’orage, peu importe que le coeur y soit ou non. Créée il y a un an et demi par les finissants de l’École nationale de théâtre du Canada, cuvée 2002, la pièce Honey Pie, de Fanny Britt, propose une tranche savoureuse de la vie de ces performeuses qui n’ont qu’un rêve: fuir le bar miteux où elles se donnent en spectacle.

Pour cette reprise, le metteur en scène Claude Poissant et son équipe ont choisi d’épurer la scénographie (un décor de Sylvain Paveau), de resserrer l’action et d’ajouter quelques touches d’humour, grâce aux chorégraphies de Suzanne Trépanier. Le résultat est prenant et même émouvant, malgré quelques personnages dessinés à gros traits (les gars, en général, et la pseudo-journaliste). Tissé de silences et de non-dits, ce drame représentait un grand défi pour la jeune distribution, qui s’en sort de belle façon. Parmi les moments forts, mentionnons l’arrivée de Joseph (Guillaume Legault), le frère de Honey Pie (Éveline Gélinas, tout en retenue), et l’empressement des filles à l’accueillir; l’utilisation des bouteilles d’eau; l’élaboration d’une chorégraphie par Honey et Tamara (Brigitte Tremblay, un talent comique); et, enfin, l’étrange relation d’amour-haine entre Jen (excellente Johanne Haberlin) et le patron muet McConnery (Pierre Étienne Rouillard), que jalouse son homme de main (Antoine Bertrand). Frédéric Boudreault incarne un attendrissant portier; Pascale Dénommée se glisse sous les fringues d’une insupportable chroniqueuse; tandis qu’Émilie Bibeau et Madeleine Péloquin jouent avec finesse les danseuses malmenées par la vie. Du beau travail, grâce auquel cette gâterie estivale ne manque pas de sel…

Jusqu’au 30 août
À l’Espace Libre