Rentrée danse : À pas contés
Scène

Rentrée danse : À pas contés

À souligner cet automne, trois oeuvres de compagnies montréalaises, très, peu ou pas du tout connues du public de la  capitale…

Sylvain Émard

Il y a deux saisons, nous avions eu la chance de le voir en compagnie de la chorégraphe Louise Bédard dans Te souvient-il?. Sylvain Émard a cette étonnante faculté d’allier intelligence et sensibilité, rigueur et facilité d’accès. Pas étonnant qu’il fasse l’unanimité auprès du public et de la critique.

Chorégraphe du mouvement détaillé, précis, virtuose, Émard mise sur l’intelligence du corps: "J’interroge le corps, écrit-il à propos de son travail. Plus il parle et plus je me rends compte qu’il a beaucoup à dire." L’artiste s’attarde à développer un langage gestuel complexe et original. Ce qui ne l’empêche pas de conserver l’humain au centre de ses préoccupations. "Sans évacuer la poésie, bien au contraire, je veux m’attarder à ce qui compose la réalité des individus au sein de la société." Sa poésie du quotidien rejoint le public en plein coeur.

Scènes d’intérieur met en scène six danseurs chevronnés qui ont fourni la matière première de l’oeuvre. Le chorégraphe s’est en effet servi des propos très personnels des interprètes pour tisser la trame d’échanges humains de sa pièce.

Pierre-Paul Savoie
Après Bagne (1993) et Pôle (1996), Pierre-Paul Savoie signe Strata, mémoires d’un amoureux, dont la première a eu lieu il y a deux ans en Norvège.

Pierre-Paul Savoie a une approche humaniste et démocratique de la danse. Ses oeuvres rejoignent facilement un public peu familier avec cet art. Probablement parce que la mise en contexte de la danse y est toujours bien concrète. Pour raccrocher son public, le chorégraphe n’hésite pas à utiliser les projections d’images qui sont d’ailleurs devenues une des marques de commerce de PPS Danse. On se souvient de la poésie qu’apportait la vidéo dans Pôle. C’est un aspect qu’il a désiré conserver pour Strata, mais en jouant le visuel plus sobrement.

Strata parle du sens de la vie, de l’amour qui traverse le temps, des souvenirs, de ce qui se passe après la mort. Sur scène, un vieux couple d’amoureux. Compte tenu de l’âge avancé des artistes qui les incarnent, ils ont un rôle plutôt théâtral. Ce sont leurs doubles, deux jeunes interprètes, qui dansent différents moments de la vie des amoureux.

Isabelle Van Grimde
Isabelle Van Grimde est peu connue à Québec bien que sa compagnie Corps secret roule sa bosse à Montréal depuis plus de 10 ans. Originaire de Belgique, Van Grimde présente par contre régulièrement ses oeuvres en Europe. On dit de sa danse qu’elle est touchante malgré un style très structuré. Exigeant une grande virtuosité de la part de ses danseurs, la chorégraphe affectionne les longues lignes du corps.

Saetta signifie "flèche" en italien. "Saetta est la résultante d’un travail commun sur l’énergie du son, sur l’impact du geste", peut-on lire dans la documentation de la compagnie. Il s’agit d’une chorégraphie-concert pour deux musiciens et quatre danseurs confondus. Isabelle Van Grimde s’intéresse à cette fusion danse-musique depuis ses deux dernières pièces et le mélange est apparemment très réussi. Il s’agit ici d’une première collaboration avec Marie-Hélène Fournier, compositrice contemporaine française qui, pour sa part, côtoie le théâtre et la vidéo depuis plusieurs années.

La première aura lieu à Montréal deux semaines avant les représentations de Québec.

Calendrier

In-Extremis de la Compagnie Christiane Bélanger
Du 11 au 13 septembre à la Salle Multi de Méduse

Soirées CorresponDance
27 septembre (dates à déterminer en octobre et décembre) au Studio La Rotonde

Scènes d’intérieur de Sylvain Émard Danse
Les 2, 3 et 4 octobre à la Salle Multi de Méduse

Strata – mémoires d’un amoureux de PPS Danse
Le 21 octobre au Grand Théâtre

Saetta – Chorégraphie-concert de Corps secret et Artefact
Les 20, 21 et 22 novembre à la Salle Multi de Méduse

Casse-noisette des Grands Ballets canadiens de Montréal
Du 5 au 7 décembre au Grand Théâtre