FIND : Vers une danse polymorphe
Scène

FIND : Vers une danse polymorphe

L’événement majeur en danse cet automne, c’est la 11e édition du FIND, qui se tiendra du 30 septembre au 12 octobre.

Cette année, malgré ce qu’on a pu croire au départ, le Festival international de nouvelle danse de Montréal n’échappera pas à ce besoin humain de "classer les éléments". Même s’il ne possède pas de thème unificateur, comme on nous y avait habitués au cours des précédentes éditions, les chorégraphes seront regroupés en cinq catégories: Les Musts absolus, Les Grands Crus, Les Découvertes, Les Inclassables et Les Indispensables. Ceci afin d’éclairer le choix des spectateurs. Une initiative judicieuse de la part des organisateurs, je crois, car on s’y perd parfois un peu devant tous ces noms de chorégraphes souvent inconnus du public montréalais.

En outre, la visée promotionnelle de ce festival ne touche pas seulement la danse d’ici, mais aussi celle d’ailleurs, afin d’ouvrir nos horizons vers d’autres types d’écriture chorégraphique, dont les sources d’inspiration nous sont dans bien des cas méconnues étant donné les frontières culturelles qui nous séparent. À ce titre, on pourra apprécier le travail de 25 chorégraphes en provenance de onze pays. Près de 250 artistes seront impliqués à l’intérieur d’une soixantaine de représentations, performances et installations qui se tiendront dans 17 lieux de diffusion montréalais. Des lieux pas toujours conventionnels (la Place des Arts, mais aussi une salle de squash du YMCA Centre-ville, par exemple). "Ceci, une fois de plus, dans le but de rendre la danse accessible à un plus large public, affirme Chantal Pontbriand, directrice artistique et fondatrice du festival. Mais aussi, afin d’explorer d’autres avenues en création chorégraphique. Comme, entre autres, des lieux de diffusion jusqu’ici inusités, ainsi que des rapports constamment renouvelés entre corps et technologie".

Les Musts absolus
Parmi les "Musts absolus" du FIND, William Forsythe qui, pour sa dernière saison en tant que directeur artistique du Ballett Frankfurt (Allemagne), nous présentera un programme composé de quatre pièces: N.N.N.N., Duo, One Flat Thing, Reproduced et The Room as it Was. Également, une présence très attendue: Marie Chouinard qui, à l’occasion de ses 25 ans de carrière, nous offrira en compagnie de l’OSM ses deux superbes pièces de répertoire que sont le Sacre du Printemps (1993) et le Prélude à l’après-midi d’une faune (version Debussy, 1994). Un deuxième programme consacré à cette artiste remarquable nous permettra de voir ses deux nouvelles créations, Étude #1 et Chorale. Venu d’Israël, le chorégraphe Ohad Naharin, à la direction de la Batsheva Dance Company, nous propose quant à lui Naharin’s Virus, inspirée de la pièce choc Outrage au public de Peter Handke.

Les Grands Crus
Ensuite viennent les "Grands Crus", qui ont été sélectionnés par la conservatrice invitée Lynda Gaudreau. Elle a choisi de nous faire découvrir la troublante Meg Stuart (Belgique) et sa compagnie Damaged Goods, qui ouvrira le festival avec son oeuvre viscérale Alibi, et qui, lors d’un deuxième programme, nous présentera un work in progress. D’un autre côté, un invité de marque: Jonathan Burrows, qui nous offrira, en première nord-américaine, Both Sitting Duet et Weak Dance Strong Questions.

Lynda Gaudreau nous livrera quant à elle le Document 3 de son Encyclopédia. Un travail chorégraphique formel alliant parole et geste, sur les thèmes de l’espace et du temps. Lorsque qu’on demande à Chantal Ponbriand ce qui justifie le choix de sa conservatrice invitée, elle répond: "C’est quelqu’un qui, dans son travail, fait des invitations à d’autres artistes. Ses pièces sont structurées sous forme d’encyclopédie où elle intègre des fragments d’oeuvres. On y retrouve donc plusieurs noms. Et c’est intéressant, car ce qu’elle fait dans son oeuvre, c’est en quelque sorte un mini-festival. Alors, je me suis dit, pourquoi ne pas lui demander de s’attaquer à un vrai grand festival…"

Les Découvertes, Les Inclassables et Les indispensables
Ces trois autres catégories nous permettront de prendre le pouls de la démarche créatrice de talents d’ici en pleine expansion, tels Martin Bélanger et Manon Oligny, mais aussi de brillants représentants venus d’ailleurs, comme le Japonais Hiroaki Umeda (émule de Saburo Teshigawara), la Brésilienne Lia Rodrigues, l’Iranien Hooman Sharifi (établi en Norvège) et Crystal Pite (de Vancouver).

Le Find/Lab
Le laboratoire du FIND est une ouverture sur l’exploration et sur une meilleure connaissance des réalités du monde de la danse. À cette fin, des activités concrètes ont été mises sur pied afin qu’un pas de plus soit fait en cette direction. Celles-ci sont réparties en deux volets: les installations chorégraphiques et les laboratoires de discussion. Les installations seront exposées dans divers lieux tels la Société des arts technologiques (SAT), la vitrine de Laoun Opticien (située sur la rue Saint-Denis, angle Rachel), le Centre de diffusion et d’expérimentation de l’UQÀM et à la Fonderie Darling du Quartier Éphémère.

Les laboratoires de discussion, dirigés par des chorégraphes invités, tenteront quant à eux de jeter un peu de lumière sur des thématiques et problématiques particulières au milieu de la danse. Quatre rencontres sont prévues: Meg Stuart parlera du corps psychique dans la vie contemporaine, Lia Rodriques, de la danse au Brésil, William Forsythe, des nouveaux moyens de production en danse et le tandem Hooman Sharifi et Livia Daza-Paris, de la nouvelle géopolitique de la danse.

Pour plus d’information, visitez le www.find-lab.com, ou téléphonez au (514) 844-2172 ou au 1 866 844-2172.

Saison courante
Agora de la danse
Une programmation fort intéressante constituée de quatre chorégraphes de renommée nous attend cet automne au Studio de l’Agora: Jane Mappin et Cinq voix, cinq visages; Isabelle Van Grimde et Saetta; Harold Rhéaume et C.O.R.R. (Nocturne), ainsi que Paul-André Fortier et Risque. Nous y reviendrons.

Tangente
Nous pourrons y voir, entre autres, deux chorégraphes en émergence, Hinda Essadiqi et Marie-Pascale Bélanger, mais également des vétérans du milieu comme Sarah Bild et Sylvain Poirier, dont la maturité créatrice saura nous toucher.

Danse Danse
La 6e édition de cette série présente, cet automne, deux spectacles d’envergure. Tout d’abord, la célèbre compagnie vénézuélienne Dansahoy s’arrêtera pour la première fois à Montréal afin de nous donner à voir sa pièce Exodo, chorégraphiée par Luz Urdaneta. Puis, pour ses 30 ans de carrière, la légendaire Margie Gillis fera un saut à la Place des Arts pour nous livrer un programme comprenant des oeuvres de son répertoire et quelques créations.

Les Grands Ballets Canadiens
La compagnie de ballet se met au goût du jour en nous offrant une version revisitée de Cendrillon. Il s’agit de la pièce. Celle qui, dit-on, aurait perdu sa chaussure, chorégraphiée par le Belge Stijn Celis. Une oeuvre étonnante qui vaut la peine d’être vue!

Les Ballets Jazz de Montréal
Avec la nouvelle vision de leur directeur artistique, leur brochette intéressante de chorégraphes permanents et leur chorégraphe résidente Crystal Pite, les BJM ont tous les atouts pour se démarquer et offrir un spectacle de qualité, comme celui qu’ils présenteront lors de leur passage à la Maison de la culture Mercier, le 24 septembre prochain.

Studio 303
Finalement, il ne faut pas oublier les fameux vernissages-danse, présentés mensuellement dans la chaleureuse petite salle de l’édifice Belgo.