Pièces étrangères : Larguer les amarres
Scène

Pièces étrangères : Larguer les amarres

Les invitations au voyage se multiplient cet automne, alors que de nombreuses pièces de théâtre étrangères mouillent l’ancre sur les scènes montréalaises.

C’est déjà parti: l’inépuisable Janine Sutto entreprend une tournée du Québec avec Le ciel est égoïste?, une comédie du tandem français Pierre-Olivier Scotto et Martine Feldmann. Un prêtre se retrouve face à Dieu, et découvre qu’il s’agit d’une femme! Avec Jean Maheux et Catherine Bégin. Première escale: Centre culturel de Joliette, jusqu’au 27 septembre.

Le 9 septembre, deux hommes à la langue bien pendue font leur entrée en scène: le très attendu Hamlet du cousin Charles Berling, au Théâtre du Nouveau Monde, et Le Menteur, de Yannick Jaulin, formidable conteur qui livre ses boniments au Quat’Sous, jusqu’au 20 septembre.

Impossible de rester de glace devant la distribution réunie dans La Ménagerie de verre, de Tennessee Williams. La metteure en scène Françoise Faucher a eu la bonne idée de recruter Louise Marleau et les jeunes talents Évelyne Rompré, Sébastien Delorme et David Savard pour incarner une famille américaine en déroute. Au Théâtre Jean-Duceppe, du 10 septembre au 18 octobre.

Un autre comédien français vient nous faire son numéro: Philippe Noiret prête sa belle voix aux Contemplations de Victor Hugo. Au Monument-National, du 11 au 20 septembre.

L’Espace Go inaugure sa saison avec Oedipe à Colone, de Sophocle, dans "la dernière traduction inédite" de Marie Cardinal, montée par Jean-Pierre Ronfart. Le vieillard aveugle est incarné par Albert Millaire, tandis que Nathalie Gascon devient Antigone. Du 16 septembre au 11 octobre.

Au même moment, La Société Richard III propose dans la petite Salle Fred-Barry, Méphisto, le roman d’une carrière, d’après Klaus Mann. Une histoire politique située dans l’Allemagne des années vingt, mise en scène par Daniel Paquette.

Philippe Soldevila signe sa première mise en scène au Théâtre du Rideau Vert avec Quatuor, une comédie dramatique de Ronald Harwood sur quatre chanteurs vieillissants. Avec Patricia Nolin, Gilles Pelletier et Lénie Scoffié, du 30 septembre au 25 octobre.

Une curiosité: le Huis Clos de Sartre à la Bibliothèque nationale du Québec, du 24 septembre au 4 octobre, par de jeunes interprètes.

Octobre
Deux ouvriers kidnappent leur patron étranger pour dénoncer la mondialisation dans Gagarin Way, de l’Écossais Gregory Burke, présenté au Théâtre La Licorne du 7 octobre au 15 novembre. Mise en scène du survolté Michel Monty, avec David Boutin, Daniel Gadouas, Stéphane F. Jacques et Francis Poulin.

Un jeune metteur en scène berlinois et un vieil acteur exilé s’affrontent au Théâtre Prospéro dans Toujours l’orage, d’Enzo Cormann, du 14 octobre au 1er novembre. En même temps, Cocteau ressuscite au Théâtre La Chapelle, où La Voix humaine sera jouée par huit comédiens.

Paul Buissonneau s’attaque aux Précieuses ridicules de Molière au TNM, entouré entre autres de Pierre Collin, Sylvie Drapeau et Valérie Blais. À l’affiche du 21 octobre au 15 novembre.

Pour clore le mois, deux nouvelles productions et deux reprises: L’Habilleur, de Ronald Harwood, chez Jean-Duceppe, mis en scène par Serge Denoncourt, avec Michel Dumont, Benoit Girard et Monique Miller (29 octobre au 6 décembre); Les Fourberies de Scapin, par le Théâtre Longue Vue, au Gesù (du 30 octobre au 4 décembre); L’Odyssée, d’Homère, adaptée avec génie par Dominic Champagne et Alexis Martin, au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts, (du 31 octobre au 22 novembre); et enfin, Le Silence de Nathalie Sarraute, par Omnibus, à l’Espace Libre (du 28 octobre au 15 novembre).

Novembre
Il y aura de l’action au Théâtre Denise-Pelletier lors des représentations d’Edmond Dantès, une adaptation mouvementée de la première partie du Comte de Monte-Cristo, d’Alexandre Dumas. Cette grande histoire de vengeance est mise en scène par Robert Bellefeuille.

Le Prospéro accueille dans sa salle intime Le génie du crime, de George F. Walker, du 4 au 22 novembre, tandis que L’Ange-Éléphant et La Félicité nous feront découvrir sur la scène principale deux histoires post-nucléaires, Rouge noir et ignorant ainsi que La furie des nantis, d’Edward Bond. Du 18 novembre au 6 décembre.

Le tandem français Scotto-Feldmann met en scène La boutique au coin de la rue, de Miklos Laszlo, au Rideau-Vert. On nous promet plusieurs clins d’oeil au chef d’oeuvre d’Ernst Lubitsch et la présence de Jean-Louis Roux. Le cadeau se déballe entre les 11 novembre et 6 décembre.

L’Ensemble Sauvage Public monte à L’Espace Libre une pièce du Mexicain Luis Mario Moncada au titre pas très olé-olé: La vida no vale nada/La vie ne vaut rien. En trois langues, du 19 au 29 novembre.

Une reprise qui fait sourire: le désopilant Cabaret des mots conçu par Paul Buissonneau, d’après les écrits de Jean Tardieu, du 11 novembre au 6 décembre, à l’Espace Go.

Décembre
En ce dernier mois de l’année, l’événement le plus attendu sera certainement l’adaptation dramatique du mythique Tristan et Yseult, au TNM, par l’auteur Pierre-Yves Lemieux et la metteure en scène Alice Ronfard. Avec David Boutin, Stéphane Gagnon, Jacinthe Laguë et Évelyne Rompré. Du 9 au 20 décembre, puis en janvier.

À voir aussi, en reprise: le sobre et magnifique Novecento mis en scène par François Girard, avec un Pierre Lebeau ahurissant, à l’Usine C du 9 au 13 décembre, et le festif Ubu sur la table, d’Olivier Ducas et de Francis Monty, au Théâtre de la Ville les 11 et 12 décembre.