In Extremis : Au pas de course
Scène

In Extremis : Au pas de course

CHRISTIANE BÉLANGER nous parle du dernier bébé de la jeune compagnie qui porte son nom.

La comparaison avec le chef-d’oeuvre de Fritz Lang lui plaît: "Oui, il y a un p’tit côté Metropolis là-dedans. C’est la folie, la frénésie de la vie." Christiane Bélanger constate à quel point la vie peut devenir absurde lorsque nous sommes trop pris dans son tourbillon pour combattre les automatismes: "Je regarde les gens sortir avec leur valise à 4 h 30. Je me dis: "Ils sont courageux de faire ça." C’est leur univers à longueur d’année."

Après un début calme, In Extremis entre dans la course folle pour ne plus en ressortir, assure la chorégraphe. "Ce que j’aime, c’est la démesure, confie cette admiratrice de La la la Human Step. D’ailleurs, ce show-là, je le trouve rough. Mais je ne leur impose pas ça: ils veulent le faire." On sent son respect pour les cinq danseurs de sa compagnie qui, tout en exerçant une autre carrière, s’entraînent une vingtaine d’heures par semaine avec elle.

Dans In Extremis, les danseurs sont des sortes de pantins heureux. Passant de la danse sur pointes à la gymnastique, ils demeurent dépendants d’une volonté extérieure qui circule en eux comme du sang dans leurs veines. C’est en effet Kate Tremblay, artiste de la corde lisse, qui mène le cirque du haut des airs. "Il y a un p’tit côté burlesque là-dedans, fait remarquer la chorégraphe, mais on peut rire jaune. On regarde ça et on se dit: "Mon Dieu! c’est froid, c’est dur…" Mais des fois la vie est comme ça." La chaleur humaine ne s’incarne qu’à travers la voix de Sabrina Lindsay. Avec elle, le spectacle prend la forme d’un combat entre l’humain et la machine.

Contrairement à la tendance en danse contemporaine, ici, le contexte de la pièce se veut clair, les sentiments aussi. C’est une caractéristique du travail de Christiane Bélanger, tout comme sa prédilection pour des éléments scénographiques originaux.

Alors que la compagnie fête ses deux ans d’existence ce mois-ci, sa fondatrice se dit prête à se battre pour que le statut professionnel de ses protégés soit reconnu, puisqu’elle dirige également une école. "Ce que je fais, c’est bien spécial et ça ne plaît pas à tout le monde", constate-t-elle. N’ayant pas eu d’enfants, c’est à ses danseurs que Christiane Bélanger transmet son héritage "… parce que la danse, c’est de la vie! C’est magique!"

Du 11 au 13 septembre

À la salle Multi de Méduse
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