Hinda Essadiqi : Cri primal
Cette néo-Québécoise d’origine marocaine est jeune, sportive et racée. Elle semble mordre dans la vie avec une gourmande envie d’en savourer tous les arômes. Comme une enfant qui découvre progressivement le monde qui l’entoure, elle transforme le quotidien en poésie et va droit au but, avec franchise et simplicité. Dans un tel contexte, la vie peut prendre la forme d’un jeu exploratoire à l’intérieur duquel tout est possible. Sa dernière création, Les Enfants sauvages, qu’elle présentera bientôt à Tangente, semble vouloir incarner avec justesse cet état d’esprit.
La pièce met donc en avant-plan le thème de l’enfance. Cette période ludique qui nous munit tous d’une authenticité sans bornes, nous permettant alors tous les écarts, mais aussi le dévoilement aisé d’une intimité qui, malheureusement, avec le temps et les complexes, se fera de plus en plus timide. Tout adulte a été, au moins une fois, au courant de son existence, nostalgique de cette époque d’insouciance et d’irresponsabilité assumées où la notion de culpabilité lui était encore inconnue. Sachant cela, on est en droit de se demander comment la chorégraphe a réussi à amener ses quatre interprètes adultes, Nicolas Filion, Erin Flynn, Caroline Laurin-Beaucage et Ami Shulman, à retrouver le chemin de leur enfance, tout en évitant le piège du cabotinage. "Je t’avoue que ça n’a pas été très difficile, car j’ai choisi, au départ, des interprètes qui sont explosifs et spontanés. C’était donc, en quelque sorte, déjà présent chez eux."
Pourquoi ces enfants cachés au fond de nous sont-ils si sauvages, aux yeux d’Hinda Essadiqi? On comprendra au fil de la pièce que ce côté sauvage n’est pas nécessairement violence, même si la gestuelle en est très physique.
Ce spectacle sera présenté en soirée partagée, aux côtés de la pièce Métamorphosis, de la chorégraphe Namchi Bazar.
Du 18 au 21 septembre
À Tangente