Strata, mémoires d'un amoureux : L'amour dans l'âme
Scène

Strata, mémoires d’un amoureux : L’amour dans l’âme

Pour ceux qui ont vu les pièces précédentes de PPS Danse, disons que Strata tient davantage de Pôle que de Bagne. Les deux pièces ont en commun l’utilisation de la technologie multimédia et une approche poétique du  sujet.

"Strata parle de la vie, de l’amour et de la mort", dit Pierre-Paul Savoie. Un vieil homme, qui vient de perdre sa bien-aimée, évoque des moments de son histoire d’amour. De son côté, la morte poursuit son parcours vers l’au-delà. La pièce alterne donc entre le monde lent et abstrait de celle qui se détache de la vie et les souvenirs d’amour de celui qui vit son deuil.

Si Louis Pelchat, qui incarne le vieil homme, a un rôle plutôt théâtral, sa compagne, Élisabeth Langley, danse par contre beaucoup. Et elle a 70 ans! "Elle est très en forme", assure le chorégraphe. Lorsque les amoureux sont évoqués dans leur jeunesse, Katie Ward et Tom Casey prennent le relais. La chanteuse Mireille Leblanc est également présente sur scène.

La musique mélange elle aussi le passé et le présent. Le compositeur contemporain Åke Parmerud est en effet parti d’une sélection de différents airs traditionnels, comme du fado, de la musique tzigane… "Il les a réarrangés de façon contemporaine, mais il en a gardé toute la saveur, raconte Savoie, enthousiaste. C’est assez extraordinaire! Seulement pour la bande sonore, ça vaut le déplacement."

Certaines sections musicales ont été programmées de façon que les danseurs en modulent la vitesse et l’intensité musicale lorsqu’ils bougent. L’opération est complexe, mais Pierre-Paul Savoie se dit très satisfait de l’effet.

Yves Labelle signe la conception visuelle du spectacle. Les images vidéo servent à exprimer ce que la danse ne peut pas faire. C’est une façon pour le chorégraphe de PPS Danse de rendre la danse plus concrète, plus accessible. Ses spectacles plaisent d’ailleurs à un public assez vaste.

"La technologie est un support", considère Pierre-Paul Savoie, qui se défend bien de faire un trip gadget. Porteuse de possibilités, la technologie peut cependant se révéler contraignante, confie-t-il. Dans une pièce comme Strata, chaque collaborateur apporte sa propre vision, ce qui laisse moins de latitude au chorégraphe. Et l’orchestration du tout exige beaucoup de temps.

Comme le studio de PPS Danse n’est pas équipé en conséquence, le chorégraphe doit attendre les représentations pour voir le résultat global et faire ensuite les ajustements nécessaires. Strata a ainsi été remodelée plusieurs fois depuis la première du spectacle qui a eu lieu à Oslo, il y a deux ans. Le public du Grand Théâtre aura donc droit à une oeuvre bien rodée.

Le 21 octobre à 20 h
Au Grand Théâtre
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