Le Chien vert : Homme à tout faire
Ça se tapait sur les cuisses, ça riait à gorge déployée, ça avait du mal à ne pas répondre aux comédiens… Une précision: le public était âgé de 3 à 6 ans. Facile? Oh que non! Quand les jeunes enfants suivent, ça semble toujours facile, mais demandez à n’importe quel parent, à un éducateur: garder un enfant concentré (même à rire) pendant une heure n’est pas une mince affaire. Surtout s’il est en groupe! Pourtant, c’est ce que la troupe du Théâtre Les Coups montés arrive à faire avec ce spectacle présenté à La Maison Théâtre jusqu’au 26 octobre.
Le Chien vert, c’est l’histoire sympathique et contemporaine de Fiston (Paul Labrèche) et Papa (Sylvain Coron, aussi auteur de la pièce). Dans cette mise en scène de Martin Faucher, on observe, à travers les yeux d’un enfant, ce père débordé qui, entre deux appels, doit habiller et aller reconduire ou chercher son fils à la garderie, tout comme il doit préparer le lunch (et ne pas l’oublier!) puis se rendre au travail autrement qu’avec un toutou sur la tête. Fiston, lui, avec ses petits pas rapides et tiré par la main, suit, de peine et de misère, son père qui mène à bout de bras ce qui s’apparente à une course plus qu’à ce que devrait être, selon lui, une vie familiale. S’il a ses exigences et caprices, Fiston n’est pas un petit monstre, mais plutôt un enfant facile. Mi-amusé, mi-sceptique, espiègle, il observe, déçu, ce rythme de vie effréné auquel, en vérité, il participe avec complicité. Il réclame un ajustement: du temps pour jouer avec son père. À sa grande surprise, celui-ci affirme qu’il n’y aura plus de garderie, plus de bureau: il travaillera dorénavant à la maison.
Si le concept du travail n’est pas clair pour Fiston (pour lui, classer des dossiers de seulement trois couleurs est plus enfantin encore que les jouets de bébé où là, au moins, il y a cinq couleurs et des formes!), il voit bien qu’à part le boulot, son père est toujours submergé de corvées (cirage de plancher, soupe à brasser et, plus que jamais, gestion téléphonique). Maintenant, il veut du temps de qualité. Et pour changer de la télévision et des jouets, pourquoi pas un chien comme celui de son ami? Hésitant, son père lui offre une plante verte pour voir comment il s’en occupera…
Une réflexion touchante sur les contraintes de la vie familiale contemporaine, de même qu’une fort belle initiation au théâtre!
Jusqu’au 26 octobre
À la Maison Théâtre