Petit Théâtre sans importance : Esprit simple
FRÉDÉRIC DUBOIS est un jeune homme très occupé. Follement épris du théâtre, qu’il défend ardemment contre la froideur de la télé en général et "les millions de Loft Story" en particulier, il s’enflamme pour les projets singuliers et les propositions marginales. Sans artifices.
L’idée vient de Jonathan Gagnon et Maryse Lapierre. Fraîchement diplômés du Conservatoire, les deux comédiens sont à l’origine de la toute jeune compagnie du Théâtre de Passage. Avec en tête un texte, Petit Théâtre sans importance, de Gildas Bourdet, ils ont approché le metteur en scène. "L’idée de la compagnie, c’est de travailler le théâtre très simplement dans l’esprit de la rencontre. On passe les uns dans la vie des autres", explique Frédéric Dubois. Présenté par l’original diffuseur Premier Acte, qui loge maintenant à la Maison de la culture et de l’environnement de Salaberry, le projet se veut à petit déploiement pour ce qui est des moyens. "C’est un contexte où on peut aller plus loin dans certaines propositions."
Homme en mal d’amour abordant un femme dans un bar, policier craquant pour une prostituée, concierge à la rescousse de sa locataire, couple en instance de divorce, futur père en panique devant la réceptionniste de la maternité; dès le départ, Frédéric Dubois s’est senti "happé" par ce thème de la banalité, de la quête de sens. "Ce sont cinq rencontres anodines à nos yeux, qu’on fait au quotidien. […] Pourquoi on se contente de peu? Comment on peut faire pour que notre vie ne soit pas que des anecdotes?" Car tous, nous questionnons notre rôle, notre pertinence, la nécessité de ce que l’on fait. "On veut tous devenir des héros, des vedettes. C’est terrible et ça ne l’est pas, ce n’est pas important mais ça ne veut pas dire que ça n’importe pas."
Les cinq saynètes, le metteur en scène a choisi de les morceler, comme si elles se déroulaient toutes en même temps. Dix rôles, sur lesquels Jonathan Gagnon et Maryse Lapierre reviennent et reviennent jusqu’à ce que les cinq histoires touchent à leur fin. Ils se changent sur scène, manipulent eux-mêmes un divan à modules, qui devient un lit, un banc de parc, un récamier. "Je veux dénoncer le théâtre par le théâtre, dénoncer le fait qu’on n’ait que deux comédiens pour tout faire."
Simplicité, intimité, accessibilité aussi, qui sont très chers à Frédéric Dubois. "C’est le théâtre dans sa plus simple expression. Ce théâtre me parle terriblement, c’est convivial. C’est essentiel que le théâtre de poche existe."
Du 11 au 29 novembre
À la Maison de la culture et de l’environnement de Salaberry
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