SAETTA : Entretiens formels
Scène

SAETTA : Entretiens formels

Le 5 novembre, au Studio de l’Agora de la danse, la chorégraphe Isabelle Van Grimde présentait la première mondiale de sa pièce SAETTA. Issue d’une collaboration entre cette dernière et la compositrice française Marie-Hélène Fournier, l’oeuvre se voulait une exploration du rapport entre musique et mouvement. Ceci, au coeur d’une scénographie visuelle réduite au minimum: quelques éclairages savamment disposés, des costumes assez neutres…
Le bon côté d’une telle épuration fut sans doute de permettre, efficacement, la mise en avant-plan de ce rapport entre gestes et sons. Le moins bon côté de ce type de recherche plus formelle, et aux résultantes pour le moins abstraites, fut de nous laisser, pendant la première partie de la pièce, dans un vide sémantique qui aurait facilement pu verser dans la monotonie. Heureusement, après la courte pause de deux minutes, le duo formé de Robert Meilleur et Erin Flynn est venu nous rappeler que ces gestes et sons qui flottaient dans l’espace depuis le début de la pièce avaient bel et bien leur point d’ancrage dans la chair. C’est d’ailleurs à partir de ce moment que nous avons eu l’impression d’entrer réellement dans le propos de la pièce. Cela jusqu’au tableau final, où les "entretiens corporels" entre interprètes ont commencé à prendre un aspect multidimensionnel intéressant. Nous avons alors senti de manière plus saisissante le lien unissant la résonance des instruments (violoncelle et piano), la gestuelle et les superbes éclairages du concepteur Philippe Dupeyroux.

Cinquante minutes et c’était fini. Un calcul judicieux de la part de la chorégraphe, car les oeuvres dépourvues de repères sémantiques semblent demander au public une plus grande concentration. Voilà, entre autres, pourquoi certaines pièces qui excèdent cette limite humaine, nécessaire à une perception adéquate, sont parfois mal jugées.

Celles et ceux qui n’ont pas encore eu l’occasion de voir SAETTA pourront le faire les 13, 14 et 15 novembre.

Les 13, 14 et 15 novembre
Au Studio de l’Agora de la danse
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