Saetta : Sous l’impulsion du mouvement
Bien que la compagnie montréalaise Corps Secrets existe depuis 1992, c’est son premier passage à Québec. ISABELLE VAN GRIMDE nous parle de la création de Saetta.
Jointe au lendemain de la première de Saetta à Montréal, la chorégraphe Isabelle Van Grimde est enchantée de l’accueil du public, un des meilleurs de sa carrière, affirme-t-elle. "L’ensemble des interprètes s’est vraiment mis au service de l’oeuvre et c’est magnifique à voir."
"Je dirais que c’est ma pièce la plus physique, ajoute-t-elle. Il y a beaucoup de fougue. C’est un travail sur les impulsions. Les impulsions dans la musique et dans la danse, les impulsions qui voyagent d’un danseur à l’autre. Par rapport à mes pièces précédentes, ça se passe beaucoup plus dans les jambes et les sauts. Je crois que c’est assez rare aujourd’hui qu’on voie un spectacle aussi dansé." Elle se positionne donc aux antipodes d’une certaine danse contemporaine qui flirte avec la performance.
Basée sur une recherche de dépassement du corps, la danse de Van Grimde trouve sa force dans l’abstraction. "Je crois que quand cette abstraction touche le public, ça le touche à un niveau beaucoup plus profond parce que les gens doivent le figurer pour eux-mêmes: on ne leur a pas dit comment il fallait qu’ils se sentent ou qu’ils pensent." Ce parti pris pour l’abstraction la rapproche des compositeurs musicaux. Saetta est sa troisième pièce qui fusionne danse et musique.
Dès la première écoute, la chorégraphe dit avoir vibré sur la musique contemporaine de la Française Marie-Hélène Fournier, musique qu’elle considère à la fois touchante et intelligente. "Notre rencontre est extraordinaire. Il y a la même impulsion dans notre travail, la même sensibilité. C’est très rare. Je dirais qu’elle est aussi déterminée que moi. Et pour mener des projets de cette envergure des deux côtés de l’Atlantique, il le faut." C’est en étroite collaboration qu’elles ont développé la symbolique du cheval, une image qui fascinait déjà la chorégraphe.
Pour marier danse et musique, Van Grimde a notamment fait reprendre des mouvements des musiciens par ses danseurs. "Marie-Hélène travaille beaucoup avec ses interprètes sur la justesse du geste, explique-t-elle. Pour qu’il n’y ait pas de décalage entre la musique et le geste." Un rêve pour une chorégraphe!
Du 20 au 22 novembre
À la Salle Multi
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