Scrooge : L'impatient Anglais
Scène

Scrooge : L’impatient Anglais

La magie de Noël s’installe au Théâtre Denise-Pelletier grâce à Scrooge, adapté du célèbre conte de Dickens par le metteur en scène et directeur des Ventrebleus JEAN-GUY LEGAULT.

On connaît tous l’antipathique Ebenezer Scrooge, ce vieux Britannique au coeur de pierre exploitant sans vergogne son employé modèle et se targuant de n’être jamais touché par la magie du temps des fêtes. Qui n’a jamais pleuré, enfant, devant le sort du pauvre Tiny Tim, le fils malade au coeur d’or du pauvre travailleur trimant dur pour le vieil acariâtre, digne descendant d’Harpagon? Et que dire de tous ces spectres venant hanter l’homme aigri la nuit de Noël, ces fantômes du passé, du présent et de l’avenir? Scrooge, ce conte ayant habité l’imaginaire de plusieurs enfants de génération en génération (il y a même une version Picsou et Donald, ainsi, bien sûr, que la version hollywoodienne Grinch), a aussi marqué le jeune Jean-Guy Legault, qui se plaît depuis six ans à transposer la vieille histoire au théâtre.

Présentée pour la première fois au public montréalais l’année dernière, la production de la compagnie Les Ventrebleus nous revient cette année avec son lot d’ajustements, mais son même mandat: émerveiller le grand public. "On essaie de transposer la magie au théâtre", nous explique le metteur en scène fantaisiste qui transforme le traditionnel fantôme en psychopathe. "Avec Les Ventrebleus, nous aimons les nouvelles conventions, nous aimons casser le réalisme. Le processus est aussi important sinon plus que les représentations. C’est pourquoi nous jouons peu, mais que nos spectacles ont toujours eu plusieurs versions. Pour moi, un spectacle n’est jamais achevé. Même après douze variantes!"

Scrooge, qui en est seulement à sa deuxième année de diffusion, a dû subir déjà quelques changements. Nous retrouvons le majestueux décor de trente-deux pieds pouvant représenter quatorze lieux différents, et les treize acteurs jouant plus de quarante-cinq personnages (Gabriel Sabourin étant toutefois remplacé par Martin Rouleau). Mais la fibre expérimentale de Jean-Guy Legault a fait des siennes pendant l’automne. "Nous avons récrit et déplacé des scènes, écourté le spectacle qui est maintenant de deux heures avec entracte. Sylvain Gagnon, du théâtre de la Dame de Coeur, est venu diriger le travail de la marionnette géante… Nous avons souvent des idées délirantes sur le coup, mais qu’il faut retravailler par manque de technique, comme c’est le cas par exemple de notre fantôme à six bras. Puisque nous n’avions pas le budget du Cirque du Soleil, nous nous sommes rabattus sur la stylistique du mouvement. Cette année, nous avons amassé un peu d’argent, alors nous testons ce que nous pouvons faire avec la technologie qui nous est accessible. Ce sera comme ça d’année en année. Et puis le Théâtre Denise-Pelletier nous fait davantage confiance maintenant, alors nous pouvons explorer notre côté irrévérencieux!" À voir ou à revoir donc, un soir de gros flocons. Avec, entre autres, Vincent Bilodeau et Simon Boudreault.

Du 12 au 21 décembre
Au Théâtre Denise-Pelletier
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