TOP 3 DANSE 2003
1- ALIBI, de Meg Stuart
Deux heures d’intensité extrême vécue par des interprètes autant jeunes que d’un âge plus mûr. Ce chaos organisé semble une juste représentation du bordel collectif qu’est notre fameux village global, avec son énorme problème de violence comme reflet d’une incapacité de communiquer une identité personnelle (ou collective), laquelle se trouve diluée à l’intérieur d’une pluralité de petits métissages renouvelés ayant un effet paradoxalement uniformisant. La souffrance de l’isolement révélée de manière hyperréaliste!
2- Formas Breves, de Lia Rodrigues
Ces formes brèves se sont avérées des petits bijoux d’originalité, de sensualité, d’humour et d’intelligence du corps. Les instants de nudité n’étaient pas là pour nous vendre un produit, mais avaient la pertinence de dévoiler les contours secrets de la chair. Aussi, ce rapprochement entre le Ballet triadique d’Oskar Schlemmer (1923) et le ton actuel d’un bouger et d’une musique plus techno est apparu comme un clin d’oil intéressant.
3- ÉÂTRE-ÉLÉVISION, de Boris Charmatz
Voici une exploration se situant tout à fait hors des sentiers battus de la représentation et appartenant à un courant artistique de plus en plus important, dont la visée opère en opposition à toute une génération d’artistes institutionnalisés nous offrant un art tout aussi institutionnalisé. La manière de fonctionner de ces "découvreurs du mouvement", tel Boris Charmatz, est de présenter des anti-spectacles, à des anti-spectateurs, dans des lieux alternatifs de diffusion, défiant ainsi l’aspect promotionnel du marché de l’art. Pour ÉÂTRE-ÉLÉVISION, ce fut une télé, pour un public limité à une personne, dans un local de répétition du sous-sol de la Place des Arts…