Théâtre CRI : L’innovation avant tout
La recherche en théâtre est un élément quasi inconnu du public en général. En plus d’offrir aux spectateurs de la région des ouvres théâtrales de grande qualité, le Centre de recherche en interprétation (Théâtre CRI) propose justement cette démarche artistique à tous les comédiens professionnels de la région.
Marie-Josée Belley
C’est en 1997 que le Théâtre CRI a été fondé dans la région. Initiative de Guylaine Rivard et de Serge Potvin, il a comme mandat de "participer au développement du théâtre régional en privilégiant un processus de création axé sur le travail d’acteur". Les fondateurs sont persuadés que "la recherche favorise l’innovation". Le Théâtre CRI n’offre pas une démarche à caractère uniquement expérimental, mais un théâtre différent, axé sur le jeu des acteurs. Le CRI propose donc aux comédiens professionnels de la région d’explorer diverses façons de présenter un texte.
Pour Guylaine Rivard, également metteure en scène, "la recherche en interprétation est importante pour les acteurs. Ceux-ci doivent explorer différentes techniques de jeu".
Le Théâtre CRI veut privilégier un développement axé sur trois principes fondamentaux: recherche, interprétation et perfectionnement. Car dans la mise en place d’une pièce théâtrale, il est important pour lui de favoriser l’innovation. "C’est pour cette raison, selon madame Rivard, que l’on peut penser à un théâtre différent. L’accent est mis plus sur le jeu que sur la scénographie. Non que les costumes et les décors ne soient pas importants, mais un des objectifs est de confronter les comédiens."
L’Opération
Même si le travail du CRI favorise la recherche en interprétation, celui-ci nous présentera sa sixième production le 29 janvier au Café-théâtre Côté-Cour. Les innovations de jeu théâtral se poursuivront cette fois dans la pièce L’Opération, une ouvre entièrement originale créée par Martin Giguère, auteur de la région.
Depuis longtemps, Guylaine Rivard voulait monter une pièce où les comédiens aborderaient le chant. "Ça faisait quelques années que je pensais travailler avec la voix et l’opéra. Comme par hasard, l’an dernier, j’ai côtoyé un chef d’orchestre qui travaille beaucoup sur des opéras. Et avant ça, j’avais fait la rencontre d’une femme qui parlait le langage des signes." Ce sont ces deux aspects qui l’ont inspirée. Elle a soumis son désir de les concilier à l’auteur Martin Giguère, et de cette collaboration est née L’Opération.
C’est la Maison Cératias qui sert de toile de fond à la production. Seconde, la tenancière de cette institution de soins pour les chanteurs d’opéra, a toujours rêvé de chanter malgré son handicap. Séparée de son frère jumeau dès le jeune âge, elle veut retrouver celui qui, maintenant, est devenu chanteur d’opéra. De là le prétexte de sa maison de soins, car celui-ci viendra en séjour dans son établissement.
Ce projet n’est pas un opéra, mais on y insère des lignes chantées dans le dialogue, ce qui donne une texture différente à la pièce. La distribution est composée de comédiens privilégiant le chant dans leur interprétation. Présentée un soir uniquement, cette pièce continuera de faire l’objet de recherche en interprétation durant environ un an. On pourra toutefois assister à une autre ouvre du Théâtre CRI en avril, avec Le roi se meurt, à la Salle Pierrette-Gaudreault.
Le 29 janvier à 20 h 30
Au Café-théâtre Côté-Cour
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