Demain tout ira mieux : Résultat scolaire
Scène

Demain tout ira mieux : Résultat scolaire

Les finissants du Conservatoire de théâtre de Montréal, en collaboration avec le Théâtre du Bâton Louche, nous présentent une étrange adaptation des Trois Sœurs de Tchekhov. Sur les planches de Fred-Barry, dans une mise en scène de MARIE-ÈVE GAGNON, la pièce relève davantage de l’exercice pour acteurs que de la présentation tous publics.

C’est pourtant dans une scénographie superbe de Geneviève Lizotte que l’on entre, alors que la petite scène est entièrement peinte en blanc, entourée de rideaux vaporeux et habitée de quelques chaises brisées, blanches également. Au centre de la scène, un amas de sable intrigue, sous une moulure de plâtre fixée au plafond. Nous sommes invités à prendre place devant ce tableau monochrome alors que des mannequins de plâtre éclairés sont assis parmi le public. À l’entrée, l’effet est saisissant. Or voilà, on assiste à l’éternelle histoire de ces femmes s’enfonçant dans le désespoir année après année, on ne comprend bientôt plus très bien le but de la présentation et, surtout, on se retrouve devant des choix artistiques discutables.

D’une part, la distribution "obligée" des finissants dérange, alors que Frederik Zacharek interprète le lointain ami du père avec sa petite mine de jeune premier, que le jeune Félix Beaulieu-Duchesneau doit se débrouiller pour être crédible dans un rôle de vieil homme et que Justin Laramée se trémousse sur scène avec de fausses bourrures pour personnifier un fils grassouillet. Difficile de comprendre pourquoi on a gardé ces trompe-l’œil alors que l’on parlait justement d’adaptation. Celle-ci demeure incongrue, avec ses morceaux épars de contemporanéité (une montre, un pantalon de cuir, une musique des années 90) à travers une esthétique classique tant dans l’interprétation que dans l’essentiel du texte. D’autre part, malgré ce déversement de sable du plafond qui marque magnifiquement le temps, la progression logique des personnages n’est pas toujours réussie. Marie-Ève Gagnon avait davantage séduit comme auteure lors de la présentation, en 1999, de sa pièce Pitié pour les vieilles chiennes sales au FTA.

Il faut peut-être faire le détour par la Salle Fred-Barry toutefois, ne serait-ce que pour apprécier une Irina parmi les plus justes des dernières années, interprétée par Delphine Bienvenu. Mais la nature de l’entreprise demeure bien obscure. Dommage.

Du 6 au 24 janvier
À la Salle Fred-Barry
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