Rentrée théâtre : L’embarras du choix
Scène

Rentrée théâtre : L’embarras du choix

Bien que certaines des plus grandes réussites de la dernière année y soient reprises, la saison théâtrale qui s’amorce fait avant tout la part belle à de très prometteuses créations.

Plusieurs textes d’auteurs québécois ont droit cette saison à la lumière des scènes montréalaises. Après l’énorme succès de 24 Poses (portraits), le tandem formé par Serge Boucher et René Richard Cyr rapplique du 20 avril au 15 mai en présentant Avec Norm sur la scène du Théâtre d’Aujourd’hui. Au TNM du 10 février au 6 mars, L’Asile de la pureté poursuit l’incursion de Lorraine Pintal dans l’œuvre de Claude Gauvreau, tandis qu’à La Licorne, Le Théâtre du Grand Jour propose Cette fille-là, un monologue percutant de la Canadienne Joan MacLeod, interprété du 23 mars au 17 avril par la jeune Sophie Cadieux.

Le Théâtre Pàp offre avec Louisiane Nord (ça qu’on peut dire) un voyage dans les profondeurs de l’Amérique. Aussi à l’Espace Go, la nouvelle pièce de Michel Marc Bouchard, Le Peintre des madones, prend l’affiche dans une mise en scène de Serge Denoncourt, du 6 avril au 1er mai.

Les scènes de la Métropole s’ouvrent également à de nouvelles voix. Alors que La Cloche de verre, dirigée par Brigitte Haentjens, porte à la scène un roman de Sylvia Plath, les membres de Fragmenthéâtre s’inspirent d’Une saison en enfer de Rimbaud pour créer Carnet de damnés, à la Salle Fred-Barry du 2 au 20 mars. En présentant Démons au Prospero, du 27 avril au 22 mai, le Groupe de la Veillée est l’un des premiers à se mesurer à l’œuvre d’un incontournable dramaturge suédois, Lars Norén.

Les amateurs de théâtre corporel seront comblés par L’Entrepôt, la nouvelle création mime d’Omnibus, présentée du 2 au 20 mars à l’Espace Libre. L’amalgame de théâtre et de danse que poursuit la compagnie Pigeons International avec Babylone, le jardin suspendu saura également les séduire. Ceux qui affectionnent le théâtre musical ne manqueront sûrement pas le Busker’s Opera orchestré par Robert Lepage d’après l’œuvre de John Gay, au Spectrum, dans le cadre du Festival Montréal en lumière, du 18 au 28 février. Chatoyant portrait du Berlin des années 30, la comédie musicale Cabaret est revisitée par Denise Filiatrault du 13 avril au 8 mai au Rideau Vert.

Parmi les productions étrangères qui séjourneront au Québec dans les mois à venir, il faut souligner La Nuit juste avant les forêts, de la compagnie française Lézards qui bougent. Le monologue de Koltès, interprété par le comédien Denis Lavant, est mis en scène par Kristian Frédéric (à l’Usine C du 6 au 12 mai). Les Voisins du dessous feront découvrir leur adaptation acclamée du percutant récit de Kressmann Taylor, Inconnu à cette adresse, au Théâtre Outremont du 20 au 22 janvier.

La saison ne sera pas moins faste en ce qui concerne le théâtre jeune public. La Couturière des Bouches Décousues nous invite à la suivre sur un intrigant parcours imaginé par Jasmine Dubé, à l’American Can du 16 au 25 janvier. Le Théâtre Le Clou présente la 7e édition des traditionnels Zurbains, à la Salle Fred-Barry du 4 au 14 mai. Pour Jolis Deuils, l’équipe de Kobol s’est assuré la collaboration du metteur en scène Michel Bérubé. Les superbes marionnettes de la compagnie investissent la salle 2 de l’Espace Go du 20 avril au 8 mai.

Au rayon des reprises, mentionnons La Noirceur, une performance émouvante de Marie Brassard, du 30 mars au 3 avril à l’Usine C; le dérangeant En manque de Sarah Kane, mis en scène par Stacey Christodoulou au MAI, du 17 au 28 février; le désopilant Génie du crime de George F. Walker, mis en scène par Jacques Rossi, à la Salle Fred-Barry du 3 au 21 février; et La Traversée de l’Atlantique, une performance hybride de Marianne Desjardins, à la galerie Art en majuscule du 9 au 21 février. Rappelons enfin que Des fraises en janvier, la très belle pièce d’Evelyne de la Chenelière, est présentée jusqu’au 7 février au Théâtre Jean-Duceppe de la Place des Arts.