Étude no 1 et ChoraleMarie Chouinard : Coup double
C’est toujours une grande joie d’avoir un nouveau MARIE CHOUINARD à se mettre sous la dent. Mieux, la compagnie montréalaise nous en propose deux: un solo et une œuvre de groupe.
Créées l’une à la suite de l’autre l’an dernier, Étude no 1 et Chorale sont deux facettes opposées du travail de Marie Chouinard, de l’avis même de leur mère. "Étude no 1, c’est une étude, comme son nom le dit. Il y a quelque chose de très formel, mais en même temps, c’est très violent comme émoi corporel. Tandis que Chorale, c’est beaucoup plus festif, éclaté, fou"… et chargé d’érotisme, selon la rumeur.
L’Étude no 1 a été créée spécialement pour Lucie Mongrain, qui est d’ailleurs la seule danseuse de la compagnie capable de la danser. "Je voulais faire quelque chose pour elle. Je la trouvais trop merveilleuse." Chaussée de souliers ferrés qui produisent des sons au contact du plancher de bois, la danseuse maîtrise le rythme musical et peut ainsi le modifier finement d’un soir à l’autre.
"Ça lui donne beaucoup de pouvoir, dit la chorégraphe. Elle a la liberté de retenir des tempos, de les accélérer. Pour une interprète, c’est le summum." Mais ce n’est pas à la portée de la première venue.
La musique de Chorale met également les danseurs à contribution puisque leurs souffles et leurs voix s’ajoutent à la trame sonore de Louis Dufort. Si les costumes peuvent faire penser à l’Égypte antique ou aux années folles, il ne faut pas y voir une intention de la chorégraphe. "Avec Vandal, on a cherché ce qui correspond le plus à la pièce et pour Chorale, ça prenait ça", explique-t-elle. Les maquillages exagérés et les perruques au carré, par exemple, vont de pair avec l’importance que prennent la bouche et les yeux dans la chorégraphie.
En fait, Marie Chouinard n’aborde jamais une pièce avec une thématique en tête, ni même un cadre de départ. Elle demande simplement à ses danseurs d’essayer des mouvements, encore et encore. "J’ai la sensation de quelque chose que je n’ai jamais vu, confie-t-elle. J’ai la sensation qu’il faut que je fasse que ça s’incarne, mais je ne sais pas ce que c’est. Alors je travaille, je travaille. À un moment donné, ça commence à surgir et je suis surprise moi-même. C’est vraiment passionnant. C’est comme tomber en amour: c’est aussi surprenant, aussi inconnu et aussi merveilleux chaque fois."
Le 26 janvier à 20 h
Au Grand Théâtre
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