Un show western : Lonesome cow-boys
Scène

Un show western : Lonesome cow-boys

Jeudi dernier, je suis allé voir Un show western de Catherine Tardif. Un spectacle qui dure plus d’une heure, mais qui passe très vite… À la fin, on sort de la salle avec un sentiment de légèreté dans l’âme. C’est peut-être dû au fait que, dès le début de la pièce, les arrangements musicaux de Michel F. Côté nous prennent par la main, d’une manière chaleureuse, pour nous faire passer d’un tableau à l’autre. Peut-être est-ce aussi parce que les tableaux sont présentés sous forme de bulles à saveur humoristique qui ont l’effet, chaque fois, d’une boîte à surprise. Peut-être est-ce encore grâce au côté profondément humain de cette œuvre qui met en scène des artistes mûrs, dont on ressent la riche présence du début à la fin.

Ce qui est clair, c’est que la chorégraphe a su utiliser avec intelligence le talent des cinq interprètes qu’elle avait à sa disposition. Surtout Marc Boivin, Sophie Corriveau et AnneBruce Falconer, qui dévoilent, tout au long de la pièce, une facette d’eux-mêmes rarement vue sur scène. Ceci à travers une gestuelle se rapprochant davantage d’un bouger issu du quotidien que d’une danse formelle et abstraite. Grâce à cela et à quelques interventions qui viennent solliciter de près l’attention du spectateur, ce Show western prend la forme d’une rencontre sympathique et agréable, voire ludique.

Le thème est bien exploité, sans trop de sérieux. Ce qui donne droit à une caricature du genre humain faisant penser, par moments, à l’univers d’une BD. Un style qui permet à la créatrice de lancer au public des clins d’œil efficaces et marquants, mettant en relief l’idée de solitude – qui n’est pas propre qu’aux cow-boys, mais également aux célibataires urbains du troisième millénaire.

Cette création rafraîchissante vaut le déplacement. Elle propose une vision très intéressante des stéréotypes derrière lesquels nous nous cachons lorsque nous sommes confrontés à l’Autre, dans une relation qui bouscule nos idéaux et, par le fait même, qui fait ressurgir notre peur d’exister simplement, dans un réel dialogue, une réelle rencontre.

Catherine Tardif possède un sens de l’observation qui sert son art et son public. La richesse du mouvement théâtral, qu’elle semble faire apparaître avec une certaine facilité, en témoigne avec brio.

Jusqu’au 24 janvier
Au Studio de l’Agora
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