Pierre-Paul Savoie : Adaptation libre
Scène

Pierre-Paul Savoie : Adaptation libre

PIERRE-PAUL SAVOIE laisse de côté "l’artillerie lourde" des shows multimédias pour se consacrer à la simplicité d’une œuvre qui n’allie, cette fois-ci, "que" danse et théâtre. Le titre, Débranché, semble des plus appropriés.

"J’étais un peu fatigué de la structure encombrante et très peu rentable des spectacles multimédias, me confie Pierre-Paul Savoie. Aussi, après Bagne, Pôles et Strata, qui sont des œuvres sombres, je ressentais un besoin d’aller vers quelque chose de plus léger." Mais qui dit léger ne dit pas pour autant sans profondeur. Car cette pièce se veut une réflexion sur l’univers de la danse. Le côté humain. Les relations. Le désir investi dans l’œuvre et autour de celle-ci. Le pendant, l’avant et l’après de la création.

Cette fiction de la réalité nous est présentée sous la forme d’un récit global qui en renferme plusieurs autres intimement liés entre eux. Ce qui fait que l’on passe d’un tableau à un autre, de la danse au théâtre, de la fiction à la réalité, avec une rapidité et une énergie qui nous laissent constamment dans un état de surprise. "J’aime bien l’inattendu, au théâtre. Moi-même, comme spectateur, j’aime qu’on me surprenne. Alors j’essaie naturellement de produire un effet similaire lorsque je crée."

Pierre-Paul Savoie, toujours animé par un petit sourire complice au coin des lèvres et un regard doux et rieur, aime la rigolade. Ses processus de création, me dit-il, sont des échanges dynamiques où interprètes, chorégraphes et autres collaborateurs s’emballent généralement de manière enjouée autour de l’objet artistique exploré. "Pour cette pièce, je me suis entouré de jeunes danseurs faisant partie de l’émergence. Il est étonnant de voir à quel point ils ont une grande capacité d’adaptation aux idées proposées. Ils ne sont pas encore enfermés dans une structure rigide qui leur impose une seule façon de bouger. Un phénomène qui, malheureusement, survient avec l’âge…"

Ces interprètes sont Mathieu Campeau, Caroline Méthot, Amélie Nappert et Kim Girouard. Sans compter Karine Cloutier, qui reprendra le fameux Solo sans fil qu’on avait pu voir, entre autres, à la maison de la culture du Plateau-Mont-Royal, l’année dernière, et qui se veut en quelque sorte le point de départ de Débranché. Notons que le chorégraphe avait créé ce solo en collaboration avec la femme de théâtre Michoue Sylvain, qui nous fera part, une fois de plus, du côté rafraîchissant de son écriture humoristique.

Un des aspects positifs d’un tel spectacle, dont la structure offre au spectateur plusieurs référents concrets, c’est qu’il est ouvert et facile d’accès, tant aux initiés qu’à ceux qui désirent s’initier à la danse. "Les gens du milieu s’y reconnaîtront sûrement par moments, prévient Pierre-Paul Savoie. Et une partie de l’univers de la danse, je l’espère bien, sera démystifiée aux yeux d’un nouveau public désireux d’en connaître davantage sur cet art."

Dans cette optique, PPS Danse compte d’ailleurs promener bientôt la pièce en région…

Jusqu’au 31 janvier
Au Gesù
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