La Promenade : Hasards et coïncidences
Qu’y a-t-il de plus agréable que de déambuler au hasard des rues en observant la vie autour de soi? L’amoureux de la promenade sera ravi par le spectacle que nous propose la compagnie Théâtre de Fortune au Goethe-Institut.
Adaptant une nouvelle de Robert Walser, le metteur en scène Jean-Marie Papapietro a transposé sur scène le récit d’une promenade quotidienne, récit magnifiquement interprété par Paul Savoie, où la beauté d’un texte à teneur poétique nous envoûte malgré la petitesse de la salle et l’absence de grands jeux scéniques. L’histoire est toute simple: un homme enfermé dans une chambre retrouvera, au contact des mots, la fougue qui l’habitait lorsqu’il faisait sa marche quotidienne.
Paul Savoie sait nous communiquer délicieusement l’enthousiasme touchant d’un homme devant une inconnue, ou l’indignation face à une enseigne de boulangerie. On ne le quitte pas des yeux une seconde, attentifs au moindre détail, pendus à ses lèvres comme des enfants à l’heure du conte, alors qu’il ne s’agit que de l’histoire d’un quartier, d’une rue, d’un passage à niveau.
La scénographie sans flaflas contribue à l’enchantement, la table de chevet devenant comptoir de banque ou bureau du fisc. La trame sonore évoque habilement la réminiscence des bruits de l’extérieur alors que l’homme est bel et bien coincé entre quatre murs. Touchant de voir Savoie s’enhardir tout en laissant croire qu’il peut sombrer de nouveau dans la catatonie. Pour ceux qui dégustent les mots.
Jusqu’au 14 février
Au Goethe-Institut
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