Montréal en lumière : Oeuvres phares
Scène

Montréal en lumière : Oeuvres phares

La 5e édition du Festival Montréal en lumière nous offre, à l’intérieur d’une programmation diversifiée, trois spectacles de danse d’une grande qualité.

La La La Human Steps
Dans un premier temps, nous pourrons voir, en reprise au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts les 14 et 15 février, Amélia, la dernière création de la compagnie montréalaise La La La Human Steps, chorégraphiée par Édouard Lock. Celle-ci, qui avait été présentée en première mondiale à l’Opéra National de Prague le 20 octobre 2002, était finalement parvenue jusqu’à nous en février 2003 pour l’inauguration de la 4e édition du Festival. Il s’agit donc d’un renouvellement fort apprécié…

La pièce nous dévoile un côté nostalgique de l’esprit créateur de Lock, à travers un univers empreint d’ambiguïté, où la technique fine de la pointe, appartenant au ballet classique, est pervertie de manière délicieuse par le dynamisme désinvolte et fougueux des interprètes. Cette création, inspirée par les souvenirs que garde le chorégraphe de la faune nocturne des travestis, qu’il a côtoyée dans son jeune temps, reflète bien l’ambivalence d’un tel sujet jusque dans le corps des danseurs, dans plusieurs cas poussés jusqu’à l’androgynie.

Le Ballet de l’Opéra de Lyon
Ensuite, du 19 au 21 février, la Salle Wilfrid-Pelletier reçoit la visite de l’une des plus anciennes et prestigieuses compagnies de ballet de France. En effet, c’est au 17e siècle, sous le règne de Louis XIV, que fut fondée l’Académie de musique de Lyon, qui ne comptait à l’époque que deux danseurs. Le Ballet de l’Opéra de Lyon, issu de cette académie – et qui ne reçut ce nom qu’en 1969 -, compte maintenant 31 danseurs et un riche répertoire n’ayant rien à envier aux grandes compagnies classiques, néoclassiques et contemporaines d’aujourd’hui. Le spectacle Boléro!, qu’il nous présente à l’occasion du Festival, se veut un triptyque sur le thème de Maurice Ravel. Chaque tableau devient la mise en danse (et en lumière!), par trois chorégraphes différents, de quatre pièces musicales de ce compositeur français du début du 20e siècle: Meryl Tankard mettra en mouvement le célèbre Boléro; Tero Saarinen, Gaspard de la nuit et Jirí Kylián, le menuet du Tombeau de Couperin et Pavane pour une infante défunte.

De la danse hip-hop…
Finalement, dans un tout autre registre, la compagnie française de danse hip-hop Käfig est de retour à Montréal avec sa création Corps est graphique (à l’Usine C du 25 au 28 février). Comme son titre l’indique, cette pièce est un travail d’exploration entre danse et écriture. En fait, l’œuvre est née de la rencontre du chorégraphe Mourad Merzouki et du calligraphe Hachmi Morane. Ce qu’un tel projet présente d’intéressant, entre autres, c’est cette fusion inévitable, dans la danse urbaine, du graphique (les graffitis) et du mouvement des corps, dont la présence commune révèle un besoin d’exprimer son existence; de laisser sa trace sur une surface d’inscription: le mur pour le graffiti et le sol pour la danse.