Le Génie du crime : Des hommes d'honneur
Scène

Le Génie du crime : Des hommes d’honneur

Ils sont crasseux, un peu idiots, mais ces voyous de bas étage ont le sens de l’honneur. Enfin, presque. C’est que Rolly et Stevie, les deux racailles du Génie du crime de G. Walker, présenté à Fred-Barry ces jours-ci, refusent la violence pour une question de principe. Pas question de blesser qui que ce soit. Or voilà, les deux larrons sont engagés pour mettre le feu à un restaurant. Comment y arriver sans faire de mal à personne?

C’est sur la crise existentielle du sympathique duo que s’ouvre la mise en scène de Jacques Rossi. Un écho du questionnement absurde des deux compères nous parvient alors que l’on comprend qu’un drame a eu lieu, des corps gisant par terre, inanimés. Les cadavres, tous plus rigolos les uns que les autres, recréeront les événements dans l’ordre chronologique, se contentant d’entrer en action lorsque nécessaire mais réintégrant leur rôle de macchabée entre les apparitions.

L’humilité des moyens nous charme, alors que seules certaines conventions de jeu définissent le lieu ou l’action, telle cette porte invisible donnant lieu à d’amusants face à face. La chambre est miteuse à souhait, définie par de vieux stores sales et brisés, rappelant le luxe ringard des années 80. Mais la véritable force de ce spectacle réside sans nul doute dans le jeu précis de tous les acteurs, particulièrement Alexandre Goyette et Jean-Pascal Fournier, qui nous offrent ici un tandem délicieux. On en redemande.

Jusqu’au 21 février
À la Salle Fred-Barry
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