Bruno Coppens : Verbo-gymnaste
Scène

Bruno Coppens : Verbo-gymnaste

Le comique belge BRUNO COPPENS n’y va pas par quatre chemins pour nous présenter sa vision du monde. Humour, théâtre, poésie, philosophie, musique… En fait, il emprunte plusieurs avenues. Son véhicule de prédilection? La langue. Une langue tout-terrain.

René veut votre bien. Vous qui avez "de la suie dans les idées", il vous aidera à combler le vide qui vous afflige en libérant vos sept chakras… Le personnage de Bruno Coppens est un vendeur de bonheur, un peu naïf, hyperactif, et à la solde d’un gourou mercantile et manipulateur. Avec pour cadre l’inquiétante apostasie générale d’une part importante de la société contemporaine et l’exploitation sournoise de cette détresse par d’autres spécimens aux desseins fallacieux, Coppens tire sur tout ce qui bouge et fait de ce spectacle sa "terre happy". "Je touche à la politique, à la religion et à la vie sociale parce que je crois que si les gens cherchent aujourd’hui d’autres formes de bonheur, comme la philosophie orientale, c’est parce qu’ils sont en désaveu vis-à-vis de ce qui les entoure; ils n’ont plus de repères dont ils sont fiers, explique-t-il, quelques minutes après sa sortie de scène. Et pendant une heure et demie, je me retrouve dans une sorte de bulle avec le public; on est entre nous et on parle du monde réel qui existe dehors, et c’est comme s’il y avait une sorte de liberté nouvelle qui se créait, où on peut tout raconter! J’aime bien ce côté thérapeutique parce que ça change des relations humaines qui sont parfois un peu plus dures et plus froides dans la vie de tous les jours…"

Deuxième spectacle que présente au Québec ce saltimbanque du langage, Bain zen a été mis en scène par son ami Éric de Staercke. Si les costumes, accessoires et effets sonores enrichissent le monologue de Coppens, ce sont ses jongleries verbales qui mènent la barque. S’amuser avec la langue, une excellente façon de la maintenir en santé, croit-il. "Je trouve qu’à l’école, on a été trop habitués à apprendre la norme; l’orthographe, la grammaire… C’est important, mais ce qui est moche, c’est qu’en ayant tellement de mal à apprendre tout ça, on a l’impression qu’il faut garder la langue comme quelque chose de sacré. Et moi, je dis non; la langue n’est pas sacrée, c’est une sacrée langue! Elle vit, elle bouscule et c’est nous qui l’avons formée. C’est pas Robert ni Larousse qui ont fait les dictionnaires; c’est nous qui avons fait les mots… Les chanteurs, les rappeurs et les jeunes d’aujourd’hui, on dit parfois qu’ils parlent mal, mais en fait, ils sont en train d’essayer d’inventer leur langage propre et moi, je trouve ça formidable!"

Les 20 et 21 février à 20 h
Au Théâtre Petit Champlain/Maison de la chanson
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