Studio 303 : Scène d'intérieur
Scène

Studio 303 : Scène d’intérieur

Le "happening domestique" multidisciplinaire Home Show est de retour au Studio 303, après six ans d’absence…

En 1997, Paul Caskey et Myriam Ginestier, codirecteurs de ce lieu de diffusion alternatif, mettent sur pied le Home Show. Une réponse concrète à la tendance multimédia très en vogue dans le milieu de la création contemporaine en danse. "Avec ce projet, on avait en tête de trouver une autre façon de présenter le corps en mouvement que selon les conventions spatiales de la salle à l’italienne, explique Paul Caskey. Aussi, nous voulions recevoir les spectateurs dans un espace convivial qui ressemble à un appartement."

En 1998 a lieu le deuxième Home Show, qui donnera lieu, l’année suivante, au Home Movie; lui-même se transformera en Projet/projo, qu’on connaîtra de 2000 à 2003. Cette année, pour une question de diversité, c’est le retour du Home Show. Comme il en était pour la première et la deuxième version, les artistes invités ont reçu, environ trois mois avant l’événement, un plan précis de la scénographie (une cuisine et un salon). Ceci étant la première contrainte à respecter. La deuxième: il n’y a plus de frontalité, car les spectateurs sont répartis sur au moins trois côtés de cette scène d’intérieur.

Une girafe dans un salon
Parmi la dizaine de créateurs invités au Home Show III (Chanti Wadge, Sarah Febbraro, Alexis O’Hara, Andrew de Lotbinière Harwood, Michel F. Côté, Catherine Tardif, etc.), nous retrouvons un vétéran du Studio 303: Marc Boucher. Cet artiste polyvalent nous présentera Le Cakewalk de J.Raff/G.Raff’s Cakewalk: "ou comment le Home Show m’a donné l’occasion d’étrenner ce satané masque qui me hante depuis bien longtemps…", annonce-t-il en sous-titre.

Ce masque, qui lui a été offert il y a près de deux ans par un de ses amis, est une tête de girafe. "Cet animal au long cou représente pour moi un personnage très élitiste", confie Marc Boucher. Or, dans un salon, entouré d’appareils électro, cet être hybride (mi-homme, mi-animal) prend une dimension plutôt intéressante et surprenante. Et quoi de mieux que le Cakewalk – cette drôle de danse effectuée sur demi-pointes, le corps étiré vers le haut – pour exprimer toute l’ampleur de la caricature.

Selon le performeur, la notion de masque impose une image virtuelle du corps qui – au contraire de ce que l’on pourrait croire – ne sert pas de façade derrière laquelle il est aisé de se dissimuler. "Lorsque tu te retrouves derrière un masque, il faut que tu essaies de projeter une image de toi qui te permette de te piloter dans l’espace, parce qu’il fait chaud, on voit mal et on ne peut pas faire les mêmes mouvements qu’à l’ordinaire. Par exemple, ce n’est pas efficace de faire des mouvements rapides avec un masque car, dans ce cas, on perd toute la subtilité et les nuances apportées par son utilisation. C’est pourquoi je crois qu’il faut développer davantage une attitude corporelle à son égard qu’une gestuelle à proprement parler. Et cette attitude doit être le fruit d’une démarche intérieure…"

Du 20 au 22 février
Au Studio 303