Le Z'cabaret des Z'utopistes : Le trois fait le mois
Scène

Le Z’cabaret des Z’utopistes : Le trois fait le mois

Manière de Kinö théâtral, Le Z’cabaret des Z’utopistes nous revient chaque mois avec trois courtes pièces originales, explorant divers aspects d’un thème particulier. Vite fait, bien fait.

"C’est sûr qu’il y a une urgence derrière ça, admet le dramaturge et metteur en scène Yves Simard, qui trouve l’analogie avec les Kinö intéressante. C’est vraiment du théâtre extrême, casse-gueule. Au début du mois, on lit les textes, après, on fait un brain-storm – sans dire que c’est un collectif, il y a quand même beaucoup d’idées que j’accepte des comédiens -, ensuite, ce sont les répétitions et, à la fin, la représentation." Un concept qui a d’abord été mis à l’épreuve à la taverne Jos Dion, l’année dernière. "La qualité d’écoute y était assez impressionnante, surprenante même", commente-t-il, avant de poursuivre: "Nous, ce qu’on veut, c’est rendre le théâtre accessible. Évidemment, c’est utopique de penser ça, d’où notre nom… Et on a le souci de faire une petite différence, même si on sait qu’on ne changera pas tout. Là, surtout, je trouve qu’on se "texanise", et c’est assez inquiétant." Mais si la troupe cherche à susciter la réflexion, elle le fait sans pour autant dire au spectateur quoi penser. "On ne croit pas détenir la vérité, seulement, on penche d’un certain côté, et c’est aux gens de se faire leur opinion. Si on peut secouer un peu, c’est parfait", affirme-t-il.

C’est ainsi que, confondant les sceptiques, les Z’utopistes se sont frayé un chemin jusqu’aux Oiseaux de passage, où ils renouvellent cet hiver l’expérience de leur Z’cabaret théâtral. D’ailleurs, la première, qui avait lieu le mois dernier, a apparemment remporté un franc succès. "On affichait complet, relate l’artiste, même qu’il manquait de place. Mais il faut dire que notre formule, c’est accès libre." Voilà qui va dans le sens de leur volonté de démocratisation du théâtre, chacun contribuant selon ses moyens. Quant au prochain spectacle, il portera sur la marginalité, sur les laissés-pour-compte, et réunira les piécettes Que sont devenus les Zola?, sur l’enfance perdue dans un monde survolté, Les Voisins, qui se passe sur un balcon durant un défilé de la Fierté gaie, et M. Laguigne, où un homme travaillant dans un bureau de change a toujours une mauvaise toune dans la tête. "J’ai voulu mettre l’accent sur la peur des différences, parce que je pense que c’est ce qui est inquiétant", conclut l’auteur.

Le 26 février
Aux Oiseaux de passage
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