Big Bang #3 : Triangle amoureux

Le jeudi 26 février, j’ai eu le plaisir d’assister à la série Big Bang #3 présentée par Montréal Danse, au Studio de l’Agora. Au menu, nous retrouvions trois œuvres de textures différentes: Le ciel, brûlant des heures de José Navas; Desirabilis de Karine Ponties et One Second d’Ae-Soon Ahn.

Celles-ci étaient interprétées par les danseurs de Montréal Danse qui, soit dit en passant, ont accompli un travail remarquable en s’appropriant trois types de gestuelle riches et complexes. Je pense, entre autres, à Manon Levac et à Frédéric Marier – les seuls à interpréter les trois pièces -, s’étant tous deux avérés grandioses à l’intérieur de l’univers apollinien de Navas, qui ouvrait la soirée. Une création allant à l’essentiel, tant dans les éclairages très simples et géométriques que dans la musique et la gestuelle répétitives. Ces derniers éléments nous donnant l’impression que le sujet se développait à l’infini, comme cela peut être le cas, par exemple, dans l’écriture contrapuntique d’une fugue, en musique.

La pièce théâtrale de la Belge Karine Ponties, contrairement à celle de Navas, comportait certaines longueurs. Toutefois, de nombreux moments d’une grande inventivité nous les ont fait oublier, comme cette exploration gestuelle surprenante, d’une finesse recherchée, entre corps et objets (deux fauteuils).

La Coréenne Ae-Soon Ahn, quant à elle, nous a livré en troisième partie une chorégraphie remplie d’un mouvement formel mettant en relief les aspects charnel et musculaire du corps. Juxtaposés à quelques solos impressionnants, nous avons eu droit à des corps à corps solides et assumés où l’on sentait un transfert de poids maîtrisé, ainsi qu’une gestuelle dynamique offrant à voir des transitions hyper-rapides entre le sol et la verticale. Cette œuvre révèle une connaissance profonde du corps dans l’espace qu’on sent de très près liée à l’influente tradition asiatique des arts martiaux. À cela s’ajoute une conception d’éclairages efficace, signée Pierre Lavoie (tout comme pour les deux autres pièces).

Si cette soirée nous propose trois volets chorégraphiques fort intéressants, deux d’entre eux semblent se démarquer sur les plans scénographique et gestuel, soit ceux de José Navas et d’Ae-Soon Ahn.

Jusqu’au 6 mars
Au Studio de l’Agora
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