Simone et Victor : La soirée des masques

Qui n’a pas un jour désiré être le témoin du passé de ses parents, de leur rencontre, de leurs débuts? C’est ce que Johanne Benoît explore au Théâtre Prospero ces jours-ci avec la pièce Simone et Victor de Martin Boileau, produite par la compagnie Quatre/Corps. La conceptrice et metteure en scène a choisi d’illustrer ce thème par la force évocatrice du corps.

"On a décidé de faire un spectacle en deux parties, explique celle qui jouera également dans la pièce. Dans la première, des enfants découvrent dans une malle des objets ayant appartenu à leurs parents et décident de recréer certaines grandes étapes de leur vie. Ils ne font, bien sûr, que supposer les événements. Les enfants magnifient toujours l’histoire de leurs parents, c’est bien connu… Dans la deuxième partie, ce sont les parents qui prennent place sur scène et qui y vivent la dernière journée de leur vie."

Johanne Benoît, qui enseigne le jeu masqué à l’Option-Théâtre du Collège Lionel-Groulx, a privilégié ce type de jeu dans une production qui ne s’adresse pas de prime abord à un jeune public. "Le masque nous amène à transposer l’émotion dans une gestuelle rigoureuse qui rejoint quand même tout le monde, indique-t-elle. Et puis il y a différentes façons de se servir du procédé. Dans la première partie de la pièce, alors que les acteurs ne portent pas de masque, on s’est amusé à "masquer" certaines parties du corps à l’aide d’une toile ou de l’éclairage, selon la scène. La rencontre des parents n’est jouée que par des jambes. Parfois, on ne laisse parler que les mains, le buste. On s’est amusé à isoler des parties du corps pour raconter les bouts d’histoire que s’imaginent les enfants. Des souvenirs, ce sont souvent des bribes précises mais incomplètes."

L’équipe de création de Simone et Victor a la feuille de route rêvée pour remplir l’audacieux mandat. Des comédiens provenant du théâtre d’objets comme Patricia Bergeron (Tsürü) et du mime de l’école Lecoq comme Martin Boileau seront de la distribution, alors que Maryse Poulin, conceptrice sonore de théâtre souvent primée, suivra le jeu en direct sur scène. Voilà notre curiosité piquée!

Du 3 au 14 mars
Au Théâtre Prospero
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