Boucar Diouf : Baobab recomposé
Scène

Boucar Diouf : Baobab recomposé

BOUCAR DIOUF fait sans aucun doute partie des belles découvertes de l’année en humour. Dans son savoureux premier one-man show D’hiver cité, le Sénégalais d’origine et Rimouskois d’adoption invite les spectateurs à un voyage entre l’humour, le conte et la musique.

Le parcours de Boucar Diouf est loin d’être banal. Né au Sénégal d’un père cultivateur d’arachides, il a emménagé au Québec pour compléter un doctorat en océanographie. Son sujet de thèse: les adaptations au froid chez les poissons. Une thématique inspirée par le choc thermique qu’il a lui-même vécu à son arrivée au Québec, alors qu’il était vêtu d’une robe africaine!

Diouf explique son drôle de cheminement sur son site Web. "Si j’ai fait des études supérieures, ce n’est pas parce que je voulais devenir chercheur, mais plutôt parce que je voulais me donner toutes les chances de ne pas cultiver des arachides. En effet, comme on dit au Québec, cultiver des arachides, c’est travailler pour des peanuts."

Ses racines africaines et son feuillage québécois – comme il l’illustre lui-même en s’appelant "le baobab recomposé" – représentent une source intarissable d’inspiration pour le chercheur-humoriste, qui enseigne actuellement à l’Université du Québec à Rimouski. Son one-man show est ponctué d’anecdotes, de chansons et de contes africains. Le choc culturel fait aussi partie des sujets abordés. En fait, D’hiver cité se veut une fusion entre l’Afrique et le Québec, "un voyage entre la banquise et la savane".

"Quand j’ai commencé à écrire ce spectacle, je me suis fixé trois objectifs: il faut que ce soit très drôle, il faut que mon humour fasse réfléchir et il faut que le spectateur voyage d’une émotion à l’autre, raconte-t-il. Quand les gens sortent de mon spectacle, j’aime qu’ils disent que c’était drôle, mais aussi que c’était fort."

Le Sénégalais – qu’on pourra voir en mai dans le film Le bonheur c’est une chanson triste de François Delisle aux côtés d’Anne-Marie Cadieux – avoue donc un parti pris pour la comédie dramatique. En fait, Diouf, qui joue également du djembé dans son spectacle, se décrit comme étant un humoriste-conteur. De l’humour réfléchi; que demander de mieux?

Le 2 avril à 20 h
Au Pavillon des arts et de la culture de Coaticook