Îlo : Les insomniaques s’amusent
L’insomnie a du bon. À tout le moins pour Pier Dufour et Louis Ayotte, le duo aux commandes de la compagnie Kobol marionnettes, qui a puisé dans les nuits blanches de Pier l’inspiration de ce troisième spectacle.
Catherine Hébert
Photo : Kobol marionnettes
Deux ans après Eko, leur excellent divertissement nocturne pour marionnettes consentantes, voici donc Îlo, une série de bulles théâtrales articulées autour d’un personnage perturbé, l’insomniaque. Rencontrés par un beau dimanche ensoleillé dans la pénombre d’une salle de répétition, les deux complices se disent fascinés par le temps qui passe, trop lentement durant les nuits d’insomnie, et de plus en plus vite à mesure que les années s’additionnent…
Îlo ne dépaysera pas les spectateurs qui ont découvert la poésie de Kobol lors de la création d’Eko, qui a beaucoup tourné à travers le Québec. Cette fois encore, le tandem manie à vue des marionnettes et des objets lors de saynètes sans paroles. Même facture visuelle, donc, mais avec du nouveau matériel et davantage de techniques de manipulation. "À la demande de la metteure en scène Marcelle Hudon, nous sommes partis d’observations plus personnelles pour Îlo, de faits vécus, qui nous ont touchés", amorce Louis Ayotte. Son compagnon de scène enchaîne: "Il y a donc plus de tendresse dans ce spectacle. Par exemple, le numéro Moment de parent m’attendrit beaucoup parce que je sais que le père dont il est question, c’est Louis."
Présente lors de la création d’Eko à titre "d’œil extérieur", Marcelle Hudon agit cette fois en tant que metteure en scène. Tous trois ont agencé les numéros de manière à ce que le spectacle commence avec les mésaventures de l’insomniaque, pour qui chaque minute dure une éternité, et se termine avec L’Horloge, un poème de Charles Baudelaire qu’ils rêvent de mettre en images depuis leurs débuts. "D’un côté, il y a l’insomniaque qui attend que les heures passent, et de l’autre, ce poème qui nous rappelle de profiter de chaque minute parce que la vie est courte", remarque Pier Dufour. Pour épauler les idéateurs du projet, on retrouve Jean-François Léger, qui a composé la musique originale d’Eko et d’Îlo, et Nancy Longchamp aux éclairages et à la régie. Les marionnettes et les objets scéniques sont de Mathieu René et Mario Tremblay.
Le 27 mars à 20 h
Au Pavillon des arts et de la culture de Coaticook
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