Le Peintre des madones : Le diable au corps
Scène

Le Peintre des madones : Le diable au corps

Les histoires d’amour finissent mal. Le cliché peut être gros, il n’en demeure pas moins que la quête d’absolu mène souvent au brasier. C’est ce thème que reprend la production Le Peintre des madones, création d’un texte de Michel Marc Bouchard par le metteur en scène Serge Denoncourt à l’Espace Go.

Trois hommes, trois quêtes. Le premier, médecin de village (Germain Houde, convaincant), cherche à travers les chairs l’âme insaisissable tandis qu’un deuxième, un prêtre (amusant Renaud Paradis), aspire à sauver celle-ci par l’exaltation du corps. Le troisième, un étranger (l’Italien Giorgio Lupano), traque dans les visages de jeunes filles vierges la souffrance inspiratrice de son art.

Les personnages féminins ne sont certes pas en reste dans ce nouveau texte de Michel Marc Bouchard. Certaines comédiennes y sont éblouissantes, particulièrement Éveline Gélinas en jeune femme ne reculant devant rien pour connaître l’amour, et Evelyne Rompré, dont il est rafraîchissant de voir le talent s’exprimer dans un registre différent. Une heureuse redécouverte

Le premier tableau illustre rapidement ce que cherche à créer Denoncourt, alors qu’un ange difforme (véritable performance physique d’Olivier Morin) rampe sur un sol recouvert de terre brune. Le symbole de la pureté souillée frappe de plein fouet. Denoncourt réussit à transposer sur scène l’ambiance des tableaux du Caravage, où personnages malsains et torturés frôlent l’imagerie chrétienne. Les éclairages de Martin Labrecque parviennent également à recréer les fameux clairs-obscurs du peintre, tandis que la scénographie de Guillaume Lord évoque habilement un lieu entre la grange et le lieu sain.

Toutefois, on reste un peu sur notre faim, alors que les images, si belles soient-elles et témoignant de réelles trouvailles scéniques (pensons entre autres aux étoiles filantes), ne remuent pas grand-chose. La musique déjà fortement connotée par des images cinématographiques (exploitant le même thème de surcroît) souligne peut-être un peu trop l’effet recherché pour qu’il se produise de lui-même. Ce qui n’entrave pas la beauté générale de l’entreprise.

Jusqu’au 1er mai
À l’Espace Go
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